Archives mensuelles : mars 2024

Sakapin & Sakafruit 13 : Fastoche

Sakafrui écrit, galère, et finit par poser son stylo pour se relire en marmonnant. Sakapin demain demande :

  • Je peux te demander ce que tu écris là ? On dirait une ordonnance.
  • Mais non, c’est de la poésie. C’est le patron qui m’a mis le goût à ça.
  • Ah oui ? Et du coup tu t’es lancé ?
  • Oui, pour voir.
  • Et bien, tu n’es pas inhibé, toi au moins.
  • Ben c’est surtout que c’est trop fastoche.
  • Ah oui ?
  • Oui une fois que tu sais ce que c’est les tercets et les quatrains, tu en colles deux de chaque, tu te prends une humeur un peu chouinasse, et pouf.
  • Pouf ?
  • Oui, ça fait un sonnet. Tu veux que je te le lise.
  • Oui du coup, je suis bien curieux d’entendre ça.
  • Oui, attends, je te le fais comme le patron, avec le titre qu’il apparaît sur le côté…
  • ô destin que ne suis-je né de chair et d’os
    Plutôt que de ce papier kraft très vaguement
    quadrilatère et si flasque qu’il se cabosse
    et se froisse et se plie au moindre frottement

Que n’ai-je du moins un revêtement plastique
en lieu et place de cette pauvre pelure
perméable qui tâche et qui quand on l’astique
peluche et finira par percer à l’usure

Et quelles sont ses anses qui pendent sous moi
Pourquoi n’ai-je d’yeux pour pleurer et ni pour voir
Pourquoi des anses, bordel, elles servent’ à quoi ?

Suis-je maudit et condamné à ce tourment
d’avoir à endurer pour vivre et me mouvoir
un avant-bras enfilé dans mon fondement

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Oujoporama #19 : Hors-série : NH=SOJ

Cet Oujoporama hors-série, remplace in extremis celui qui était conçu pour annoncer la parution d’un petit polar sanglant intitulé “Jaune” et que j’ai décidé de garder dans mon tiroir-purgatoire jusqu’à nouvel ordre. NH=SOJ est donc une vidéo un peu dérivante, expérimentale, en pente douce, détournement d’un texte ancien, un texte de tiroir, que j’ai caviardé sans vergogne et qui aurait probablement mérité que je le retravaille un peu mieux. Mais en l’état, et en la circonstance, il me va. Et me donne même l’idée d’insister à l’avenir dans la manière qu’il augure.
Bon visionnage.

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#Ellroy

Mes livres sont disponibles :
Chez Coollibri : https://www.coollibri.com/bibliotheque-en-ligne/laurent-seror
Chez Amazon : https://www.amazon.fr/Laurent-Seror/e/B0B2LVCS2L/ref=aufs_dp_fta_dsk

Déjà paru
Juin 2022 – Par la racine tome 1 – La poursuite de la femme au chapeau plume
Septembre 2022 – Par la racine tome 2 – L’homme à la chemise verte
Décembre 2022 – Par la racine tome 3 – Terre d’oiseaux
Mars 2023 – Spin-off 1 – Sales Romances
Juin 2023 – Étrange tome 1 – Vanina Ah Ah
Septembre 2023 – Spin-off 2 – La vie en rose
Décembre 2023 : La part du feu tome 1 – Où la lune va

À paraître
Juin 2024 – Étrange tome 2 – Sucre bébé amour

Quand j’ai quitté l’embarcadère, la nuit a rempli le ciel par en dessous, comme l’eau dans un aquarium, comme la perdition dans le regard de celle-là qui est devenue l’asile d’un brouhaha – Les vivants et les morts prennent sa bouche et lui tirent toute sa tête en arrière, sa figure centrifugée et le débris de sa nuque. Il y a eu des trombes d’eau calme et noire qui ont recouvert les bosquets, les bancs sur les aires de pique-nique, l’aire de lancée du javelot. Et toutes les terrasses. Et aussi bien ça aurait pu être encore ce mois d’août, et il ne se serait rien passé d’autre depuis, que cette nuit liquide et mate. Je n’ai plus pensé qu’à ça et j’en ai parlé aux murets de pierres, à mon chien mort, à mes mains : je me suis senti soluble en montant sur la colline.


Et c’est dommage, parce qu’il y a de quoi cheminer ; même si c’est juste une espèce de ville neuve, mais vieille et moche, qui dégouline à l’envers, lente comme une géologie, de la mer sur le flanc d’une colline un peu raide – et toutes les rues sont tirées de traviole comme par capillarité ; travailles en bas, dors en haut, comme tout le monde, et ce qu’on voit de la mer c’est un golf, et ce qu’on en sait dévoue à cette mesquinerie : la plaisance à moteur.


Mais j’y suis ; étrangement ailleurs, dédié au tangage dans lequel j’ai dormi depuis trois nuits, pas sorti du trajet, pas posé, pas anxieux, pulvérisé dans une neurologie éprise de persistance rétinienne.

Le vivant fait des feuilles à son degré 0.


Le séjour sera transparent, fade de ce que je n’en prévois que de la colère froide et sèche, des crampes à la mâchoire – je conçois, un peu, et vaguement, qu’une bruxomanie rigoureuse se soumet plus onctueusement le corps que mille baisers ; et c’est important l’onctuosité pour un traitement à la pelle. Il est possible aussi que je me sois composé le visage d’un mort, autant que l’impression qu’il n’y aura rien derrière. Il faudrait que j’aille hurler contre la mer. Mais j’ai des sursauts à la place, des désespoirs furtifs, des solidarités rapides avec des missiles sol/sol, des micro-monotypes de Rorschach dans les joints du carrelage. C’est un vrai soulagement, la colère est déjà bien trop une bonde vorace qui dé-noie trop tard un bébé mort. Les noyés sous l’eau, les vivants en vivier, pas de vague, pas de vague, pas de vague…


Mais si la nuit re-tombait vraiment, il y aurait l’inénarrable comique, le trompe-l’œil d’une petite ville sérieuse qui croit qu’elle dort, le picaresque des gyrophares de police, des camions poubelles, des ombres dans l’ombre, du soupirail aperçu, des filles du marché-gare, des garçons sur les quais. L’insomnie sépare l’anodin de la masse quand en plein jour celle-ci se présuppose à elle-même jusque dans la jeune femme qui se jette d’un pont dans le canal sud.

quelle passion de la stupidité de la fatigue contemptrice contondante charcuterie désinvolte et moelleuse qui fait des songe-creux à l’os qui ose tout pourvu qu’aucun acide ne s’en puisse aminer [qu’est-ce que tu fous là-dedans que ne te fais-tu pas plutôt une gangue de lettres au couteau un cunéiforme caressant et emprunté un amidon de sang sur le tablier de l’équarrisseur] j’aimerais t’entendre chuchoter comme la paille quand déjà tes lèvres seront à gercer j’aimerais ramper vers toi et que tu rampes aussi dans le noir et que nous ne nous levions plus sinon dans le goût de de nos salives et des adieux à extirper à la langue lointaine de tes entrailles

Au delà des pins

J’avais un souvenir partiel de “the place beyond the pines”, souvenir partiel, mais bon souvenir. C’est un film en trois actes et je n’avais retenu que le premier, lequel j’avais peut-être aussi confondu dans un seul et même souvenir avec l’excellent Drive de Nicolas Winding Refn (ouefeun). La faute à Ryan Gosling, et la faute à la bande-annonce au packaging du film qui fait la part belle à Ryan Gosling. Dans ce film-là il n’est pas moins existant que dans ces autres rôles, il joue toujours un peu le tacet de sa partition, toujours l’impression qu’il en fait le moins possible, un peu comme Rober Mitchum en son temps, mais “Robert Mitchum” en moins. Ce n’est pas une critique, c’est un acteur qui est recherché et que j’ai vu dans ce même registre-là dans des films qui comptent pour moi. “Drive” notamment, mais aussi le “Blade Runner” de Denis Villeneuve. Et puis de toute façon, Ryan Gosling, je lui dois une reconnaissance éternelle et in-mourable même rien que pour ça.

Mais” the place beyond the pines” est un film en trois actes, et lui n’apparaît que dans le premier. Qui n’est pas le plus intéressant. Il y avait matière à faire un film seulement avec ce premier acte, en l’énervant un peu, et à vrai dire c’est le cas aussi du second acte qui est bien plus percutant, très bien servi aussi par Bradley Cooper. Après l’acte trois boucle un genre de tragédie grecque, et en fait pour moi le bât blesse là. C’est un film qui en fait un brin trop, puis deux brins trop, puis trois. C’est très bien, mais je suis content de l’avoir revu, pour le faire redescendre du panthéon où ma mémoire bien faillible le maintenait.
Bon moment cependant.

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Voix

J’ai longtemps tourné autour de la vidéo d’aujourd’hui, attendant benoîtement une grande occasion de la publier, alors qu’elle est en elle-même depuis le départ la grande occasion. Je pense que j’ai créé ce format du vendredi Keepsake juste motivé par l’idée qu’à un moment je pourrais me risquer à me faire ce plaisir. Dire un des rares textes d’un poète vivant que je connais par coeur et qui me porte depuis des lustres, qui me dépanne aussi souvent quand j’ai l’humeur à faire mon malin et / ou mon charmant, mais ça, il faut que ça tombe à un moment de coucher de soleil un peu rouge orangé, et la présence à proximité d’un violon tsigane est un vrai plus. Jacques Réda est l’auteur du livre que j’ai probablement le plus trimballé partout et dans toutes mes besaces, pendant plein d’années. Je parle des “ruines de Paris”, dont je pourrais peut-être plus tard vous dire des morceaux choisis. Mais aujourd’hui la page est arrachée à ce recueil-ci amen, récitatif, la tourne, à “Amen” pour être précis. Le texte, merveille, s’appelle “la voix dans l’intervalle, et je ne suis pas sûr de le dire correctement. Mais au moins je tâcher de vous le dire comme je me le dis à moi.

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Bec #2

Je me suis rendu compte que mes élucubrations sur l’homo-liberalismus, et la dette, je les avais énoncées à haute voix quand j’ai vu Sal tordre le nez, avec un air entendu. Mais pas l’air entendu de l’initié en matière de géopolitique de comptoir, l’air entendu du bon camarade, scélérat à ses heures – un bon camarade est scélérat à ses heures, sinon ça s’appelle une maman. Il m’a signifié par là, comme une maman, qu’il a vu avant moi que j’étais dans l’état de détresse respiratoire à la portée de la viande saoule. Il était content. J’ai essayé de trouver un semblant de compassion chez le traiteur, mais d’évidence il n’avait pas saisi un traître mot de ce qui m’était sorti de la bouche. Et j’ai même tenté de chercher un reliquat de dignité du côté de Bada qui tenait à peine assis encore sur le quart d’une fesse, les deux pieds à plat au sol et les deux coudes enfoncés dans le comptoir. Bon. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle Bada. C’est le diminutif de badaboum, qu’il doit à sa faculté à ne tomber finalement que de là où on le pause. C’est à ce moment que je me suis rendu compte à quel état j’étais rendue. Ça n’arrive pas souvent, déjà parce que ce n’est pas professionnel.

Et puis surtout, ontologiquement, ça ne devrait pas arriver quand Sal est là. Sal c’est ce qui se fait de mieux en fait de témoin gênant. Il a hoché la tête, je ne sais pas s’il a dit que selon lui les Homo-liberalismus n’étaient dans le fond pas à craindre étant donné qu’ils sont finalement peu nombreux, je sais qu’il a dit “Bec, tu remets la mienne”. Et ça m’a fait du bien. Il m’a remise à la terre.

Alors j’ai resservi en baragouinant pour me donner une contenance des vagues slogans et des emporte-pièce, comme “on est le nombre”, “c’est rien que des parasites alors que le pays c’est nous qui le faisons tourner”, et gna gna et gna gna. Les autres opinaient du bonnet, et c’était pathétique, parce qu’à nous quatre réunis, et même si l’on comptait comme renfort les bien précaires débris orbitant immobiles autour de la piste de 421 au bout du comptoir et, soyons larges, la table haute des deux buveuses de coupettes là-bas qui servent d’enseigne à l’établissement et qui sont les authentiques forces vives de ce bistrot, du quartier même, de la nation, il faut bien reconnaître qu’on ne fait pas tourner grand chose. Les deux dames font encore tourner les têtes bien sûr. Mais on parle de géopolitique là… ou quelque chose comme ça. 

J’allais rafraîchir les bulles dans les coupettes des filles quand Bada est sorti de ses gonds. Il a levé le doigt en l’air pour nous imposer l’attention, et avec sa tête de toujours prendre un virage un peu trop vite, sa tête de point de vue de la mort sur la vie, il a penché tout son buste en avant, et j’ai vu le moment où il allait vomir. Et puis non, enfin, on ne sait pas, en tout cas il a sorti tout ce qu’il avait dans le ventre. Sur le coeur peut-être : ” Ils ont toujours été parmi nous. C’est pour eux qu’on vit et qu’on meurt. Depuis le début. Et de partout. Pendant un petit moment, il a dû y avoir des territoires insulaires, des forêts profondes, des déserts, des banquises qui leur ont échappé. Mais maintenant tu veux te planquer où ? Dans une ZAD ? Mais l’Amazonie est à eux, le fond des océans à eux, la lune et tout l’espace de là à là, c’est à eux. Ta fille est à eux, et ta grand-mère aussi si ça leur dit. Tu vas faire quoi ? Pour eux on a déplacé des populations entières d’un continent à l’autre pour les faire bosser au fouet dans des champs. Tu penses bien que ce n’est pas parce que tu as un bilan carbone éco responsable et que tu es à jour de ta cotisation matmut qu’ils vont te laisser respirer. Pour qui tu te prends ? Ça les a fait boiter la guerre de l’opium, l’éradication de la population native américaine ou l’holocauste ? Ça fait trembler du menton qui que Barac Obama soit prix Nobel de la paix ? Il joue tellement bien au basket… ça, ça compte”.

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Téflon

Aujourd’hui mise en ligne du profil du bien massif énergumène qui se fait appeler Téflon en raison de la substance de son épiderme et qui est un des personnages, un peu bizarres, qui apparaissent dans Vanina Ah Ah, tome 1 de la trilogie étrange. C’est le dernier dont je ferai les présentations pour ce volume-ci, puisque je vais devoir commencer à faire la revue d’effectif pour le tome 2, sucre bébé amour, dont la sortie est programmée pour la mi-juin prochaine. Téflon est un personnage secondaire un peu frustre et grossier, et dont je peux vous dire, sans spoiler, qu’il a un destin à sa mesure. Et, ça, c’est bien. Vous le retrouvez comme d’habitude sur on site Laurentsror.com, sous l’onglet casting.

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La recluse

Vargas. Aujourd’hui un post-it non sur un livre en particulier, mais sur une auteure que j’ai perdue de vue depuis un petit moment, et dont j’ai constaté que depuis que j’avais le dos tourné, elle n’avait pas tant que ça sorti de nouveaux livres. Deux seulement depuis le dernier contact qui remonte à 2015 et à son “temps glaciaire”. Je parle de Fred Vargas, qu’à part récemment j’ai lue avec une vraie assiduité, et je ne sais pas pourquoi elle m’est sortie de la tête complètement. Peut-être parce que j’avais eu du mal à rentrer dans son “temps glaciaire” justement – mais c’était probablement dû au débordement perpétuel dans lequel je vivais à l’époque. Vargas c’est quelqu’un pour moi. Surtout parmi ces romans ceux qui mettent en scène la brigade du commissaire Adamsberg, puisque c’est comme une petite bande qu’on suit d’un livre à l’autre, avec des personnalités qui s’effacent, d’autres qui émergent au fond, et devant, l’évolution des piliers et de leurs relations. L’attachement joue à bloc, d’autant que Vargas aime d’évidence ses personnages, même ceux qu’elle maltraite. C’est donc peu dire que ça me parle, ça. J’ai une vraie affection pour Retancourt et Danglard, bien sûr, Camille, Froissy la grignoteuse et même cette tête en bois de lieutenant Veyrenc. Je les ai beaucoup côtoyés. Et puis comme elle sait tirer les cordes de ses histoires à nœuds, avec cette particularité d’alimenter son imaginaire et le nôtre de ses connaissances historiques un peu en biais, le souvenir que j’en ai c’est que c’est que c’était un rendez-vous. Il faut que je m’y remette. Je lui dois assez de bons moments.
Je me suis rendu compte que j’avais ça, quand sort la recluse”, dans mon coin polar. Et que je ne l’avais pas même entamé. Et ça, c’est très mal. Comme quoi une bibliothèque, c’est un pari sur l’imprésenté.
Au souvenir que j’en ai, si je ne dois recommander qu’un seul Vargas, à qui ne connaît pas du tout, je dirais “pars vite et reviens tard”. Il y a tout Vargas là-dedans, toute sa grande malice, et il y a aussi de quoi se tordre un peu les mains.

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Milord

Je reviens sur ce machin, que j’ai secoué devant vos yeux ébahis à la faveur de la dernière vidéo estampillée “écritoire”. Le manuscrit d’un petit roman de gare qui s’appelle Milord, et dont je vous avais dit que j’en avais relu trois chapitres pour motiver ma décision de ne pas sortir cucurucucu/jaune. Depuis je l’ai lu tout entier, puisque j’y étais, et puis parce ce n’est pas pour me vanter, mais trois chapitres, ça me laissait un bon peu sur ma faim.
Et ce n’est pas pour me vanter, ni pour vous teaser, mais c’est un format que j’aime bien. 150 pages c’est une lecture fastoche, une espèce de shot, l’intrigue est posée résolue en deux jours. Je me rends compte que j’aime bien lire les petits bouquins. Je dis ça alors que je suis dans Stendhal en ce moment, je ne dis pas que j’en souffre, je dis juste que je vais avoir passé quinze jours avec. Je dois manquer de constance et de fidélité, parce j’aime bien, zapper… J’aime bien les livres courts. Et à écrire, pareil, c’est un investissement de demi-fond. En l’occurrence Milord je l’ai bâti sur le même modèle que la vie en rose. 8 chapitres saynètes tableaux, une intrigue simple, pas d’intrigues secondaires, un casting réduit qui évolue dans un périmètre réduit. En plus là, c’est une “enquête” de Gaby Kostka, et je n’ai plus besoin de me faire à moi les présentations de sa petite bande, je rentre dans les personnages comme j’enfilerai des chaussons, et zou. Chaque chapitre c’est à peu près 30 35 000 signes, trois jours de rédaction, et le premier jet des huit chapitres peut être bouclé en trois quatre semaines. Je me rends compte que mine de rien j’ai trois trilogies dans les patounettes, et que c’est un autre investissement. Pour tenir les près de mille pages d’une trilogie il faut trimballer des brouettes d’indices, de motivations et de circonstances dans un tunnel qui dure des mois et des mois, ne pas voir la lumière et arriver au troisième tiers du troisième tome à tout relier, délier ce qui doit l’être, tout faire tenir ensemble, sans avoir l’air d’un bonimenteur… je suis précisément à ce stade dans “femme écarlate” le troisième tome de la part du feu. Et je peux vous dire que j’ai hâte de m’accorder un décrassage, un ébrouage de ce genre-là.
Je dis ça à chaque fois, mais les pavés en trois tomes : plus jamais.

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Sakapin & Sakafruit 12 : Le début de la fin ?

Breacking news, nous interrompons le fil de notre programme pour une dépêche AFP, qui vient de tomber : Laurent Seror renoncerait à publier le livre “jaune” qu’il avait prévu de sortir avant fin mars. C’est un coup de tonnerre dans le milieu de l’édition, nos envoyés spéciaux se sont rendu ce matin à la conférence de presse donnée par l’auteur star au siège de Seror corporation, et nous attendons d’une heure à l’autre leurs images. D’ici là nous avons en exclusivité en duplex un témoin en première main du moment et du pourquoi et comment la sensationnelle décision a été prise.

Bonjour vous êtes un proche collaborateur de Laurent Seror et vous souhaitez garder l’anonymat. Vous n’êtes pas à Lyon en ce moment ?

  • Non je me suis mis au vert, avec tout ça la pression était vraiment trop grande
  • On a dit l’auteur très affecté par cette obligation de renoncer à la parution.
  • Oh vous savez hein, affecté il l’est toujours un peu. Un coup il a mal au dos, un coup il n’y a plus de ketchup dans la bouteille, un coup personne ne l’aime… enfin vous voyez. Mais c’est vrai qu’avec ce manuscrit, on a bien vu qu’il a été comme alangui, toujours à soupirer, le prendre, le lire un peu, le reposer et pleurer et morver dans sa manche. Ce n’est pas un parangon de tenue et dignité le patron, vous savez. Il a peur des araignées, même celles qui ne font pas peur, vous savez, les petites bouboules avec grandes pattes toutes maigres.
  • Non, mais ça n’a aucun de rapport.
  • Je sais bien, mais moi ça me fait rire.
  • Oui je comprends. Il paraît qu’il ne s’est jamais remis d’avoir appris qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur de Casimir.
  • Oui, et ça lui a fait pareil avec Goldorack.
  • Non ?
  • Si.
  • Vous saviez, et moi je le sais de source sûre qu’il a fait pipi au lit jusqu’à ses 42 ans ?
  • heu les filles, ce n’est pas le moment
    ? 088 lundi 25 mars écritoire : ? ? ? ?
    Je reviens sur ce machin, que j’ai secoué devant vos yeux ébahis à la faveur de la dernière vidéo estampillée “écritoire”. Le manuscrit d’un petit roman de gare qui s’appelle Milord, et dont je vous avais dit que j’en avais relu trois chapitres pour motiver ma décision de ne pas sortir cucurucucu/jaune. Du coup je l’ai lu tout, puisque j’y étais, et puis parce ce n’est pas pour me vanter mais trois chapitres ça me laissait un bon peu sur ma faim.
    Et c’est pour me vanter, ni pour vous teaser , mais c’est un format que j’aime bien. 150 pages c’est une lecture fastoche, une espèce de shot, l’intrigue est posée résolue en deux jours. Je me rends compte que j’aime bien lire les petit bouquins. Je le dis je suis dans Stendhal en ce moment, je ne dis pas que j’en souffre, je dis juste que je vais avoir passé quinze jours avec. Je dois manquer de constance et de fidélité, parce j’aime bien, zapper… J’aime bien les livres courts. Et à écrire, pareil, c’est un investissement de demi-fond. En l’occurrence Milord je l’ai bâti sur le même modèle que la vie en rose. 8 chapitres seynettes, une intrigue simple, pas d’intrigues secondaires, un casting réduit qui évolue dans un périmètre réduit. En plus là c’est une “enquête” de Gaby Kostka, et je n’ai plus besoin de me faire à moi les présentations de sa petite bande, je rentre dans les personnages comme j’enfilerai des chaussons, et zou. Chaque chapitre c’est à peu près 30 35 000 signes, trois jours de rédaction, et le premier jet des huit chapitres peut être bouclé en trois quatre semaines. Je me rends compte que mine de rien j’ai trois trilogie dans les patounettes, et que c’est un autre investissement. Pour tenir mille pages il faut trimballer

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Lady Bird

Petit pas de côté par rapport à l’humeur de la chaîne, l’espèce de cahier des charges auquel décidément je ne parviens même pas à demi à me tenir, disons alors parenthèse enchantée. Aujourd’hui pas de polar ni de sf, aujourd’hui Lady bird de Greta Gerwig, qui narre deux années dans la vie d’une ado, ni plus ni moins originale que les autres, de la fin du lycée à son entrée à la fac : premiers amours, premiers chagrins d’amour, tout ça tout ça.
A priori pas du tout ma tasse… mais punaise que c’est bon. Le corps du film est donc la poussée de sève de la fin de l’adolescence, mais son nerf est dans la relation de cette grande gamine qui se fait appeler lady Bird avec sa moman, qui est forcément “compliquée”. D’autant que la crise d’adolescence n’explique pas toute la complication. Maman est un peu nerveuse aussi, et la situation économique de la petite famille très précaire. Les deux actrices mère et fille, sont des épées, Laurie Metcalf tout autant que Saoirce (Soeur chat ) Ronan ça s’écrit comme ça, mais ça se prononce soeur chat, et le film est balisé par leurs confrontations problématiques et pathétiques, leur affrontement, et sinon il est monté à l’économie et avec un sens de l’ellipse et des situations qui m’a fait bavé d’envie et de jalousie. C’est toute une foule de scènes très courtes qui s’enchaînent très vite, vraiment vite, et qui ne nous perdent jamais tant elles sont investies. Ça, ça m’a impressionné. Un exemple : dans la première moitié du film, qui est toute une année de Lycée, soeur chat et sa bien mirobolante meilleure amie s’inscrive dans la troupe de théâtre de leur établissement qui doit donner un spectacle avant les vacances d’été. C’est dans ce contexte que l’héroïne va rencontrer son premier béguin, et c’est ça qui est raconté. Du spectacle qui se monte on a des bribes, 10 secondes d’auditions pour le casting, deux fois dix secondes pour les répétitions, et enfin encore une ou deux images du spectacle finales le jour de la représentation. Et non seulement le spectacle arrive à exister pleinement avec si peu, mais en plus c’est qu’il a l’air super bien. Et tout est comme ça, il n’y a pas un détail qui est traité par-dessus la jambe.
J’ai pris une gifle, une leçon avec ce film-là. Qu’est-ce que cette histoire est bien racontée… pour ceux qui l’ont vu ou qui le verront, la scène où Lady Bird et sa mère sont dans un de ces magasins de fringues d’occasion qu’on n’a pas ici, une immense pièce remplie de portants, et où elles s’engueulent sempiternellement en faisant défiler les cintres à la recherche d’une robe pour le thanksgiving de celle des deux qui fait pour la première fois faux bond à toute la famille, et même que c’est pas très gentil, le moment où la mère sans rien dire élève au-dessus de tous les cintres un cintre où est pendu une robe rose, et comment ce moment-là, arrête me temps, découpe toute la vie en deux, mais quelle leçon.
Je vous ai dit que j’ai aimé ?

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