Breacking news, nous interrompons le fil de notre programme pour une dépêche AFP, qui vient de tomber : Laurent Seror renoncerait à publier le livre “jaune” qu’il avait prévu de sortir avant fin mars. C’est un coup de tonnerre dans le milieu de l’édition, nos envoyés spéciaux se sont rendu ce matin à la conférence de presse donnée par l’auteur star au siège de Seror corporation, et nous attendons d’une heure à l’autre leurs images. D’ici là nous avons en exclusivité en duplex un témoin en première main du moment et du pourquoi et comment la sensationnelle décision a été prise.
Bonjour vous êtes un proche collaborateur de Laurent Seror et vous souhaitez garder l’anonymat. Vous n’êtes pas à Lyon en ce moment ?
- Non je me suis mis au vert, avec tout ça la pression était vraiment trop grande
- On a dit l’auteur très affecté par cette obligation de renoncer à la parution.
- Oh vous savez hein, affecté il l’est toujours un peu. Un coup il a mal au dos, un coup il n’y a plus de ketchup dans la bouteille, un coup personne ne l’aime… enfin vous voyez. Mais c’est vrai qu’avec ce manuscrit, on a bien vu qu’il a été comme alangui, toujours à soupirer, le prendre, le lire un peu, le reposer et pleurer et morver dans sa manche. Ce n’est pas un parangon de tenue et dignité le patron, vous savez. Il a peur des araignées, même celles qui ne font pas peur, vous savez, les petites bouboules avec grandes pattes toutes maigres.
- Non, mais ça n’a aucun de rapport.
- Je sais bien, mais moi ça me fait rire.
- Oui je comprends. Il paraît qu’il ne s’est jamais remis d’avoir appris qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur de Casimir.
- Oui, et ça lui a fait pareil avec Goldorack.
- Non ?
- Si.
- Vous saviez, et moi je le sais de source sûre qu’il a fait pipi au lit jusqu’à ses 42 ans ?
- heu les filles, ce n’est pas le moment
? 088 lundi 25 mars écritoire : ? ? ? ?
Je reviens sur ce machin, que j’ai secoué devant vos yeux ébahis à la faveur de la dernière vidéo estampillée “écritoire”. Le manuscrit d’un petit roman de gare qui s’appelle Milord, et dont je vous avais dit que j’en avais relu trois chapitres pour motiver ma décision de ne pas sortir cucurucucu/jaune. Du coup je l’ai lu tout, puisque j’y étais, et puis parce ce n’est pas pour me vanter mais trois chapitres ça me laissait un bon peu sur ma faim.
Et c’est pour me vanter, ni pour vous teaser , mais c’est un format que j’aime bien. 150 pages c’est une lecture fastoche, une espèce de shot, l’intrigue est posée résolue en deux jours. Je me rends compte que j’aime bien lire les petit bouquins. Je le dis je suis dans Stendhal en ce moment, je ne dis pas que j’en souffre, je dis juste que je vais avoir passé quinze jours avec. Je dois manquer de constance et de fidélité, parce j’aime bien, zapper… J’aime bien les livres courts. Et à écrire, pareil, c’est un investissement de demi-fond. En l’occurrence Milord je l’ai bâti sur le même modèle que la vie en rose. 8 chapitres seynettes, une intrigue simple, pas d’intrigues secondaires, un casting réduit qui évolue dans un périmètre réduit. En plus là c’est une “enquête” de Gaby Kostka, et je n’ai plus besoin de me faire à moi les présentations de sa petite bande, je rentre dans les personnages comme j’enfilerai des chaussons, et zou. Chaque chapitre c’est à peu près 30 35 000 signes, trois jours de rédaction, et le premier jet des huit chapitres peut être bouclé en trois quatre semaines. Je me rends compte que mine de rien j’ai trois trilogie dans les patounettes, et que c’est un autre investissement. Pour tenir mille pages il faut trimballer