Sakapin & Sakafruit 11 : Cheese cake

  • En fait le patron il ne se foule pas avec ses contenus… Moi aussi je peux le faire son truc-là. Tu sais le format du vendredi, où il se contente de lire un bout de livre. Comment il appelle ça ? Cheese-cake.
  • Non, pas cheese cake, Keepsake.
  • N’importe quoi… Keepsake ça ne veut rien dire. Le patron et toi des fois quand vous parlez, on dirait que vous avez éternué dans votre scrabble. C’est cheese-cake le vrai mot. Déjà ça part mal. Rien que ça. Et puis pour le reste, c’est quoi sa plus-value au patron ? Il choisit bien les textes qu’il lit ? Il les lit bien ah ah ah, je me glousse.
  • On dit je me gausse.
  • N’importe quoi ! Je vais te montrer comme c’est facile. Je te le fais. Avec le titre qui apparaît sur le côté gauche et tout et tout.
    Hum hum
    Sans même que j’eusse pris conscience du chemin parcouru, j’étais parvenu sur la mince langue de sable qui barrait la lagune et longeait le front de mer. Au milieu de ces eaux toutes vernissées de lune, et hérissées de ses joncs, elle s’allongeait devant moi comme un long liseré de fourrure sombre, et courait se perdre dans un horizon rapproché par la nuit. Derrière moi, l’amirauté surgissait toute blanche du brouillard au-dessus de la lagune. Je m’étendis face au large dans un creux de sable, et, fatigué de mes réflexions, l’esprit vide, je suivis longtemps d’un œil désœuvré les jeux de lumière de la lune sur la mer, dans le silence qui semblait de minute en minute s’approfondir. Je dus rester longtemps engourdi dans cette contemplation, car le froid du cœur de la nuit tomba et je me redressai un instant pour réajuster mon manteau sur mes épaules. C’est alors que je vis glisser devant moi, à peu de distance sur la mer, au travers des flaques de lune, l’ombre à peine distincte d’un petit bâtiment. Il longea un moment la côte, puis, virant au droit de la passe du port et franchissant la limite des patrouilles, piqua vers le large et se perdit bientôt à l’horizon.
  • Dis donc c’est drôlement beau, fort, ce que tu lis.
  • Oui hein ? Mine de rien les dealers à l’époque ils avaient du verbe.
  • Les dealers ? C’est un dealer le gars ?
  • Ben à ton avis, le bateau qui apparaît et disparaît dans la nuit, c’est quoi ? C’est un zodiac mon pote, et à mon avis s’il arrive de nuit c’est qu’il est chargé ras la gueule de hum hum. En plus le bouquin s’appelle “l’arrivage de shit”.
  • L’arrivage de shit ? Mais c’est de qui, ça ?
  • Attends, c’est d’un certain Lucien Krac.
  • Julien Gracq ?
  • Oui peut-être.
  • Mais ce n’est pas l’arrivage de shit. C’est le rivage des syrtes, qu’il s’appelle ton livre.
  • Comment tu dis ?
  • Le rivage des Syrtes.
  • Des Syrtes ? ça ne veut rien dire.
  • Mais si.
  • Mais n’importe quoi. Je suis en train de me dire que vous avez un gros pépin le patron et toi. Et je crois qu’il va être temps que vous preniez un rendez-vous chez l’orthopédiste.
  • L’orthopédiste ?
  • Oui ça se soigne la dysclercy. La sislec. La listéxy… la slidex… la sidelct

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