Archives mensuelles : août 2022

Projet de fiche personnage : lieutenant de police Angel Houard

Le lieutenant Houard est censé être au sein de la brigade le second de la commandante Cellor, mais cette dernière lui préfère l’expérience et la robustesse bonhomme de l’agent Cristo. Houard ne s’en offusque pas. Il sait que ses atouts sont ailleurs que chez le commun. Ça lui va de ne pas être fiable, ou pugnace, ça lui va d’avoir seulement son petit caractère et d’avoir assez peu d’ascendant sur ses troupes ou ses filles. Il n’est pas fort non plus ni spécialement courageux, par contre il sait recouper des informations. Alors pas mieux que personne, mais il n’y prétend pas. Il prétend juste à être différent.

Il apparaît capricieux et émotif dans le volume 1 de la trilogie “des précipités” (à paraître : tome 1 : Vanina Ah Ah, juin 2023 / Tome 2 : Sucre bébé amour , juin 2024 / Tome 3 : Reine dansante, juin 2025), et comme je suis parti dans ma relation avec lui (et ça fait déjà deux volumes que je le pratique), il faut que je lui trouve un genre de rédemption à défaut de grandeur, sinon ça va être le premier personnage que je malmène avec délectation sur près de 1000 pages. Et ça, ce n’est pas très gentil.

Son karma : laiteux, faufilant, libidineux, mangeur de bombecs, pas si mauvais dans le fond.

Mêêêê

Le rythme de croisière est pris dans le premier jet du tome deux de la trilogie La part de feu. Ça va se compliquer plus tard, mais pour l’instant, passée la brutalité inaugurale, je me suis bien tenu à quelques scènes d’exposition et d’ébauche des forces en présence, on rentre dans le nerf dès demain. Aujourd’hui j’avais juste un fusil de Tchékhov à glisser discrètement dans la situation  et je l’ai fait en mettant le bien zinzin personnage Sal en présence d’une chèvre naine. Autant dire que la saynète s’est écrite toute seule.

Joie.

Le volume s’appellera “D’élégantes personnes”

Vanina Ah Ah §34

À peine arrivée et son casque de Spectre ôté, et pendant que MDK allumait ses ordinateurs, Vanina Celesti s’est précipitée au sous-sol pour débarrasser la table et elle fait la vaisselle en chantonnant un très exaspérant “lali lala” sur deux notes en boucle.

– Vous avez un torchon pour essuyer la vaisselle JeanJean ?

– Non, je n’ai pas. Mais je vous en prie, vous me gênez. Laissez, ça séchera sur l’évier.

– C’est embêtant pour les verres, parce que des fois dans l’eau il y a du calcaire, et si on n’essuie pas tout de suite, je ne sais comment ça se fait, mais on dirait un voile blanc comme dans les yeux d’un vieux chien.

– L’eau n’est pas calcaire ici. Et quand même… venez, je voudrais vous montrer quelque chose.

– Quelque chose mieux qu’un torchon ?

– Non, regardez.

– Ah non, pas du tout. On connaît ce monsieur, beurk.

MDK a tapé “Jethro+Lyon” dans sa barre de recherche et exclu les occurrences commerciales, idem dans un annuaire en ligne qui permet la recherche par prénom, et enfin la même chose dans Facebook, pariant sur la rareté du prénom en terre rhodanienne. Et de fait, en tout, il a pu discriminer onze “Jethro”, dont cinq utilisant le prénom comme pseudonyme ou surnom. C’est dans Facebook qu’il a son premier match. Enfin cette impression de déjà-vu qu’il attribue à sa mémoire en flashs, presque à sa persistance rétinienne. Il a ouvert le profil de Jethro Benito, un jeune homme à mèche qui pourrait être un “jeune avec Pompidou”, mais pas empaillé, bien vivant. Par contre il est de son temps par l’égotisme et les moultes photos de lui qu’il partage sur sa page rien qu’à lui, mais dans le web à tout le monde : Jethro fait du ski, Jethro boit un verre place des Terreaux, Jethro témoin de mariage… mais surtout Jethro se déguise en superhéros avec des amis. Visiblement, la Spectre le reconnaît aussi :

– Je ne sais pas comment vous arrivez toujours à déjouer les embrouillaminis. Pour moi, vous êtes un magicien. Mais maintenant qu’on sait qu’il a Facebook, on fait quoi ? On le demande en ami ?

– Non, mais par contre on va regarder les amis qu’il a. Peut-être que l’autre en fait partie.

Évanescent ?

– Oui

– Mais il est presque invisible Évanescent .

– Pas tout le temps. Dans vos visions, vous avez bien quelqu’un en chair et en os ?

– Ah parce que quand il est transparent il se transforme en… en quoi d’ailleurs ? En vitre ?

– Non. Enfin, je ne sais pas. On regarde les photos de ses amis ?

– Oui. Je vois qu’il en a plus de 200. Il en a plus que ma sœur. C’est dingue, on en a pour une semaine. Comment est-ce qu’on peut être ami avec 200 personnes ? En plus des personnes différentes. Enfin, je ne sais pas si on peut être ami 200 fois avec une même personne. Vous pensez, vous ? Non, ça se voit, ce ne sont pas les mêmes. Pour s’y retrouver avec toutes ces têtes, ça doit être dur, et puis ils ont tous des noms différents, moi je ne pourrais pas. Ou alors, il faudrait que je les connaisse… tiens, lui je le connais !

– Lui, là ? Jean-Luc Benito ? Oui, vous avez raison…

– Ah on est d’accord, hein ? En plus, ils ont le même nom de famille. Ils sont peut-être mariés. Ça m’étonnerait, il y a une trop grande différence d’âge. Après, ça se fait.  Regardez, vous et moi. Moi, si les gens sont choqués c’est peut-être eux qui ont des poutres, vous en dites quoi vous ?

– Moi je dis que c’est notre homme. Regardez cette photo où ils sont ensemble : “toujours des bons délires avec mon oncle”. Tu parles de bons délires… petits viols en famille, c’est monstrueux. Et le pire c’est que les deux ont des pouvoirs.

– Ah bon ?

– Oui, le jeune, je pense qu’il sécrète et produit un genre de GHB, qu’il a l’air de pouvoir projeter avec ses mains sur ses victimes.

– Le GHB, c’est un genre de chlorophylle ?

– Chlorophorme ? Oui, c’est la drogue du viol.

– Ah d’accord, c’est pour ça cette impression de froid et ce sifflement. Et l’autre, c’est quoi son pouvoir ?

– L’autre, c’est Évanescent.

– Sans déconner ? Alors lui aussi, on le connaît comme on se connaît vous et moi ? Mais en ce moment, je ne sais pas ce qui se passe, c’est scoop sur scoop. Non… mais lui, on ne l’aime pas, on pourrait le balancer aux gens du BIOS. On les appelle, je fais la voix de quelqu’un d’autre, en me pinçant le nez comme ça : “bonjour, Évanescent, il s’appelle Jean-Luc “Pépito” en vrai”, et clac je raccroche, comme ça ils n’ont pas le temps de tracer l’appel. Et reclac, Évanescent exclu du BIOS.

– Et si on allait plutôt leur casser leurs gueules de cons à ces deux-là ?

– Oh oui, meilleure idée, meilleure idée ! Et après on les balance au BIOS. Comme ça double-pelle.

– Oui, et puis on peut peut-être encore sauver cette policière.

– C’est vrai, punaise, il faudrait que je me mette des post-its. Comment vous faites pour vous rappeler de tout ?

– Il faut qu’on sache où ils sont. Je vois que le jeune Jethro habite avenue de Saxe. On peut déjà aller voir là-bas. Par contre, le vieux n’est pas dans le bottin. Sur Facebook, voyons les photos. Peut-être qu’on peut reconnaître des lieux.

– Ou encore des gens, j’aime bien les photos de famille, comme là, ce mariage. Bon, les mariés sont moches, oh et puis alors la petite fille qui tient la robe derrière, qu’est-ce qu’elle est tarte, on dirait une danseuse et ça tire un peu sur la saucisse aussi, on ne sait pas si c’est leur fille ou s’ils ont prévu de la faire en méchoui. Et puis elle est pleine de morve, ouerk, ça ne vous donne envie de vomir, une petite fille comme ça ?

– Tiens, c’est intéressant, ils se ressemblent un peu tous là, on dirait que toute la famille vient de ce village : Haute-Rivoire.

– Oui c’est ça, Haute-Rivoire.

– Haute-Rivoire quoi ?

– Ce n’est pas ce que vous avez dit ?

– Si, mais ce nom-là, vous l’avez déjà entendu ?

– Oui, quand j’ai soigné les policiers dans la cave. C’est le vieux qui a dit, attendez… nanana, mettre au vert, nanana Haute-Rivoire.

Spectre, vous êtes un génie.

– Oh, c’est gentil. On ne m’a jamais dit ça. Vous avez toujours les mots, des fois, vous me transpercez le coeur, tellement vous êtes…

Et sans crier gare, sans même peut-être s’en rendre compte d’abord, et peut-être même après coup non plus, c’est tellement dingue, elle avance son visage lentement vers celui de MDK et l’embrasse à pleine bouche sur la bouche. Mais pas un baiser, un gros bisou pétaradant de tata Rodriguez, mouak… mais sur la bouche.

Comme un plongeoir

Comme un plongeoir

Debout sur le hayon, lequel est descendu
comme un plongeoir parce que c’est le meilleur point
de vue dans le trou noir de l’allée, ou du moins
sur la fente de lumière où il est prévu

qu’apparaisse, avec la cage de l’ascenseur,
la belle Halila – perché là, et sautillant
parce que Brrr et parce qu’un brin impatient,
j’attends surtout le nuage de son odeur :

quelque chose d’ondulant come est le soleil
passé par le vent et les poussières d’épice,
comme est le ciel dans une flaque d’eau trop lisse,

et comme elle est elle-même, jolie pépée
flasque, chiffonnée dedans, le corps étalé
dans un moule d’air avec la bouche à Popeye.

Jawoll

La consécration planétaire au Toxic, c’est pour ce soir, et je me suis réveillé avec un joli herpès de stress, pile sous le nez, une petite moustache en croûte, comme celle de… Hitler, oui oui. C’est du plus bel effet, vraiment. Heureux d’avoir écouté notre manageur qui m’a intimé l’ordre de m’octroyer une soirée cocoon et une pleine nuit de sommeil, une vraie veillée d’armes en somme, parce que je sais trop l’odieux chambrage que m’aurait fait subir Nathalie Gonthier si elle m’avait découvert comme ça au levé.

Je n’ai par contre pas pu échapper, au local de répétition, à ces hyènes intraitables que sont Amos et Fanfan, et même la gentille Lulu, gentille n’a qu’un œil, s’est fendue d’un très incorrect et très honteux “Jawoll Herr Castaner” quand je lui ai demandé si elle était fortiche en astuce de fille et en plâtreries diverses. Après le petit déjeuner, elle m’a installé sur un tabouret vers la fenêtre pour avoir de la lumière, et m’a appliqué d’épais onguents réparateurs, puis des cache-misère, mais à sa façon de dodeliner de la tête j’ai su que c’était peine perdue, que ça se voyait encore comme juste en dessous du nez au milieu de la figure.

Devant ma mine défaite, Amos est arrivé à la rescousse et n’a rien trouvé de mieux pour me réconforter que de me lire l’horoscope du jour :

– Gémeaux : ce n’est pas le moment de vous faire remarquer, votre attitude égocentrique pourrait finir par vraiment lasser quelqu’un qui vous est cher.

Ma vie est tellement foutue.

Répétition et débriefing écourtés ensuite, assez vite on a lâché l’affaire et on s’est posé en terrasse devant la Martinière pour fêter d’avance le concert de ce soir ; notre manager, ce faux derche de métier, avait des tombereaux d’éloges à nous délivrer, ainsi qu’une petite liste de bonnes nouvelles : 1/ la chanteuse et le bassiste des Flagada’s se sont séparés à grand fracas (mon Dieu mon Dieu…) et toutes leurs dates de festoches de fin d’été sont à nous, il a calé ça d’autorité avec leur tourneur : on les remplace au pied levé partout et déjà samedi on joue à Vallon pont d’arc… 2/ Miss Carat Consulting (c’est moi qui l’appelle comme ça) la chasseuse de têtes parisienne, qui est venue nous voir au Gibus, n’est plus seule sur le coup. Samedi, notre manager a croisé à TF1 une amie qui a un label de trash-pop post-expé hard-indus, autant dire une haute-mélomane qui est prête à nous signer là, tout de suite, dans les buissons, comme des bêtes. 3/…

Et là, il allait replier son troisième doigt, quand un petit gars tout photosensible et duveteux, l’étudiant en art alpha, s’est tenu tout droit devant moi, et il a fallu que je le fasse répéter, mais il s’est quand même avéré qu’il voulait savoir si j’étais bien les Pissenlits (sous-entendu et ses musiciens anonymes ?) et si subséquemment je pouvais lui signer un autographe… alors bien sûr Lyon c’est petit, mais jusqu’à hier c’était trop grand, et le changement d’échelle m’a vraiment perturbée. D’ailleurs quand on est parti ces deux saucisses d’Amos et Lulu ont singé, en m’abritant derrière eux et en brandissant haut des pistolets de doigts, tous les gestes des gardes du corps exfiltrant d’un bain de foule une star internationale.

(années 80)

Projet de fiche personnage : Agent Daniel Cristo

L’agent de police Daniel Cristo est un vieux de la vieille, il ne doit pas être loin de la retraite et d’ailleurs son corps le lui rappelle, de petites douleurs en grincements. Il a l’oreille de sa patronne, le comandant Cellor, qui en fait son pair et son Jiminy Cricket tant elle est mal d’altérité et de répondant auprès de son second naturel, le lieutenant Houard. Cristo a l’humeur bonhomme et l’analyse bonhomme aussi. Il carbure à l’écoute et au bon gros bon sens.

Et puis quand il y a besoin de mettre les mains, il est là, sinon vraiment courageux, du moins jamais pris à défaut de bonne volonté. Sa collaboration contre nature avec cette impériale bégueule de Sergente Bedarride, commencée dès le volume 1 de trilogie “des précipités” (à paraître : tome 1 : Vanina Ah Ah, juin 2023  / Tome 2 : Sucre bébé amour , juin 2024 / Tome 3 : Reine dansante, juin 2025) est un arc secondaire, mais tout un arc quand même.

Son Karma : fiable, conciliant, attentionné, en mal d’antigrippant, papa poule

Métempsycose

En 2019, je n’allais pas au bout d’un petit roman trop compliqué et trop sérieux qui s’appelait Morituri, et dans lequel je mettais en scène dans le cadre d’une dystopie une militaire de carrière : la major Cravan. Le projet au placard, la Major Cravan est restée dans un coin de ma tête.

Et pour lever toute ambiguïté, elle est sortie par la porte et rentrée par la fenêtre, puisqu’à peu de choses près Gaby Kotska, personnage des deux trilogies noires, lui doit tout. Et si un doute persiste, voilà comment je dessinais la major Cravan en 2019 (à comparer avec la Gaby Kotska numérique partagée dans l’article d’hier).

Embarras…

Au moment où je boucle la mise en page et les corrections du volume 2 de la trilogie “par la racine”, en vue de sa parution le 15 septembre, je commence également la rédaction du volume 2 de la trilogie “la part du feu” qui lui fait une suite distante. On retrouve la petite bande, ce qu’il en reste, 18 ans, et toute une guerre civile, plus tard, centrée cette fois très nettement autour de Gabrielle Laura Marie Kotska, dite Gaby. Le premier volume de cette deuxième trilogie devrait être disponible en décembre 2023, et, contrairement à la première, je ne devrais pas sortir les volumes les uns à la suite des autres, mais au rythme déjà soutenu d’un par an.

Entre les deux trilogies, j’ai la place pour publier un livre qui ferait le liant entre les deux périodes, et je me retrouve avec le choix entre deux possibilités ; deux livres déjà écrits :

D’un côté, j’ai un récit one shot, un petit bouquin de 170 pages qui s’appelle “La vie en rose” et qui relate une petite enquête de Gabrielle Laura Marie Kotska située en 2036, soit deux avant le début de la deuxième trilogie. On y retrouve la petite bande agglomérée autour de l’enquête et un état du monde à peu près stabilisé après des années de guerres, d’occupations et de bouleversement en tout genre.

De l’autre côté, j’ai un volume un peu plus épais, 260p, qui est le recueil de nouvelles “sales romances” dont je publie sporadiquement des petites pièces ici même. Ce livre là, plus foutraque, dresse en 33 textes, et autant de calamiteuses mésaventures,  outre le portrait en première intention et à la première personne de Sal Castaner, personnage récurent des deux trilogies, un panorama plus détaillé, et sur plus de décennies, de l’état du monde dans lequel se déroulent les deux trilogies et les deux volumes qui les lient… soit huit livres et peut-être plus d’ici là.

j’ai jusqu’à la mi-juin 2023 pour trancher. Mais je prends tous les avis…

Projet de fiche personnage : Sergente Thelma Bedarride

La Sergente de police Thelma Bedarride est une râleuse. C’est de la mauvaise humeur et la mauvaise volonté pur jus. Elle n’aime pas trop qu’on lui change ses routines, elle n’aime pas trop qu’on lui parle, qu’on la prenne pour une confidente, ou pire une copine. Elle n’aime pas trop les gens non plus.

Par contre, elle a un mental de ratier. Elle n’a peur de personne et elle ne recule jamais. D’ailleurs, alors qu’elle est de petite taille et plutôt menue, elle est talonneuse de les Buers-Rugby-féminin. Et elle tient le poste à l’énergie, à la rage. Elle apparaît dans le volume 1 de la trilogie “des précipités” (à paraître : tome 1 : Vanina Ah Ah, juin 2023 / Tome 2 : Sucre bébé amour , juin 2024 / Tome 3 : Reine dansante, juin 2025) et son courage idiot va en modéliser d’autres.

Son caractère acerbe me procure beaucoup de petites joies mauvaises à l’écritoire. Un vrai régal.

Son karma : niaqueuse, et puis c’est tout, et celui qui n’est pas content, il n’a qu’à venir lui dire en face. OK ?