Room service

Je me suis levé à 10h00 ; devant ma porte, il y avait des cachets contre les vomissements, un petit sachet d’herbe et un mot de mon manager : «On a encore retrouvé Lulu à poil dans la fontaine Bartholdi, ça devient vraiment inquiétant. Je te préviens : la prochaine fois c’est hospitalisation sous contrainte». Je ne laisserai jamais personne  faire ça à Lulu, la gentille Lulu, la belle Lulu. D’un autre côté, c’est vrai qu’on est en train de la perdre… je mes suis recouché accablé et j’ai pris bonne dose des médications tout juste livrées. C’est intéressant comme les volumes se réduisent quand ils deviennent mous – je pense à mes murs, mes plafonds, mes sols et au caractère spongieux de l’air qui lancine effroyablement. Physiquement, c’est très agréable, avec des espèces de vagues brutales de bien-être, qui sont trop brutalement agréables, au point d’en être presque douloureuses. Par ailleurs, c’est une paranoïa aiguë doublée de l’assurance de redistribuer la vraie importance aux choses. Ça, ce n’est ni plus ni moins que terrible. Sinon les gens auxquels on pense existent de manière très épaisse et très limpide, les pauvres ; les sensations sont des cendres chaudes, et ce n’est plus du tout irréaliste de tenter de prendre un bain dans le bac de douche : il suffit de s’y vautrer, s’y ratatiner, et de tourner souvent sa position pour avoir par accumulation l’impression d’une immersion totale. C’est du boulot, mais alors, après on oublie  tout, et qu’est-ce que ça détend…

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