Aujourd’hui je fais suite au post-it de mardi 20 février consacré à ” Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques” de Philip K. Dick que je concluais en annonçant que je ferai retour de mon visionnage de son adaptation au grand écran par Ridley Scott. On se souvient : des androïdes en fuite, un chasseur de prime expérimenté, mais fatigué à leur trousse, et un test d’empathie pour les discriminer du genre humain. Ceci est la base qui a inspiré Ridley Scott pour son Blade Runner. De cette base le réalisateur a poussé un récit différent, une réflexion différente et même l’emblématique androïde Rachel, Scott lui a donné un caractère et un destin à l’opposé de la Rachel du livre. Et puis Blade runner est un film contemplatif, certes, mais quand ça veut bastonner ça part dans tous les sens. Pas de ça chez Philipe K Dick, son récit est une lente réflexion, un examen de conscience, un chemin de croix. Il est question de religion, de normalité, de déclassement, de sadisme pour l’opposer à l’empathie. Et l’élimination des androïdes est pratiquement une formalité presque sans suspens reléguée au second plan. Au final, c’est une méditation poussée et passée en intrigue autour de la machine l’AI, presque aux antipodes de celle de Ridley Scott ainsi qu’il la pousse aussi dans Alien, Prometheus et Alien covenant, assez éloignés si je m’en souviens bien de celle d’Azimov, et plutôt proches de celles que je développe avec la boucle de “mère” dans les sublunaires. Même si oui oui, quant à moi ce sont plus des blagounettes que des réflexions que je développe.
J’ai vu la Director’s cut de 92, il paraît qu’elle n’est pas aussi aboutie que la final’s cut de 2007, mais je n’avais que ça. Le début et le corps du film sont assez stupéfiants, et le faux rythme n’empêche pas l’immersion ni l’adhésion. Par contre la fin, la confrontation Rudger Hauer / Harrison Ford, m’a sorti du film un temps, et j’ai eu des difficultés avec les moues d’Harrison Ford, et carrément une crispation quant à sa “romance” avec Rachel. Surtout en ce qui concerne le caractère “expéditif” de sa parade nuptiale.
Mais même de ce point de vue, je préfère l’adaptation à l’oeuvre adaptée. Je crois que j’ai bien Ridley Scott en fait.
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