Douglas Kennedy étant réputé comme maître du suspens sur Babelio et Amazon, je ne me suis posé que d’une fesse dans “les hommes ont peur de la lumière”, et j’ai cru faire bien sûr deux chapitres bien enroulés qui pose le quotidien d’un chauffeur Uber de Los Angeles, cette vie d’esclave en sursit, un peu comme celle des canuts de Lyon, avec sans cesse des gens, des consommateurs, qui rentrent et sortent dans et de sa zone de confort, et qui tous, à tout moment, peuvent décider de la survie ou non de la petite entreprise qui les conduit d’un point a à un point b. Bon début de polar, d’autant que Brendan, le narrateur, est déjà à la limite de la rupture. Brendan surnage à peine dans ce monde-là.
Mais rien ne se passe, sinon les réflexions d’un homme fatigué, qui fait tout son possible pour “bien-penser” et se livre donc à quelque chose de l’argutie sans fin. Et les quelques dialogues qu’il parvient à installer dans son quotidien ou qu’il a le temps de se remémorer, sont, idem, les prétextes à bien peser comme il faut le pour et le contre de chaque acte posé et de chaque personne confrontée. La concision, c’est aussi surfait que le sens des proportions en somme. Si bien que quand au chapitre 19 (sur 24), il se passe enfin ce vers quoi tout le récit va à marche forcée, en fanfare, et en clignotant, il est difficile d’avaler que Brendan soit le seul à être pris de court. Il a tout redouté 20 fois, tout bien envisagé, et il tombe dans un piège aussi grossier ?
Ou alors il est niais.
Ensuite, trois ou quatre chapitres pour une résolution téléphonée, et surtout pour fermer longuement tous les arcs narratifs, qu’on soit bien sûrs que rien ne reste plus en suspens. Enfin presque tous… Puisque mine de rien sur le fond d’un happy end et d’une paix retrouvée, visiblement ce qui peut être arrivé à la fameuse Amber , celle pour la survie de qui tout le sang a été versé, finalement il faut croire qu’on s’en fout un peu.