Petit livre (130 pages) de Jim Harrison et l’occasion pour lui de faire le portrait d’une héroïne comme il les affectionne : échevelée, vaillante et férocement intelligente, elle pourrait être la petite soeur de la Diana de “Sorcier”, ou mieux, de la Dalva du roman éponyme ; libertaire et jamais harassée tout comme elle, et plus encore qu’elle réputée comme étant la belle plante du coin de Montana où elle vit, subjuguant tous les hommes, et hélas n’attirant pas que les bons, à ce “détail” près qu’à la fin du récit Sarah n’a pas encore 16 ans.
Ce par quoi elle passe ne serait pas moins violent si elle en avait 20 ou 30, mais toutes les affections qui l’entourent jusqu’à la dernière… sont quand même un peu torves.
C’est aussi le tableau d’un Montana probablement perdu, et des gens et des bêtes qui y ont vécu, et évidemment des plantes et des arbres qui y poussent, des vents et des orages qui passèrent. Harrison quoi… et comme Sarah est très seule et qu’elle lit beaucoup, on survole ce qu’elle lit presque autant qu’on se venge avec elle.
Ça parle d’une solitude foncière. Très beau, très âpre, mais très perturbant… non : très très perturbant.