Je me suis fait rembarquer dans un petit roman de Manchette, un de ses plus fameux, qui était passé jusqu’ici sous mes radars. «La position du tirailleur couché», qui confirme tout ce que je pense de bien de l’auteur et les menues réserves que je peux me dispenser d’émettre une seconde fois en peu de temps – ce sont les mêmes que celles énoncées dans la vidéo consacrée à son «Fatale». Et ce n’est pas grand-chose. Parce que c’est vraiment bien, très haletant, très charcutier, et pas mal déconnant.
Et puis c’est une capsule temporelle, une carte postale envoyée d’un pays qui n’existe plus guère ou alors fossilisée dans des petits bistrots, dans des courses en taxi, dans des soirées bingo, et dans tous les bulletins météo de la galaxie. C’est comme ça qu’on voit que le temps passe. Et puis on le voit aussi à des bonnes astuces d’auteurs pour coller au genre, et qui peuvent faire souffler du nez. Pareil pas de quoi s’outrer, monter sur ses grands chevaux. Mais pendant ma lecture quelqu’un à a partagé et traduit sur tweeter une belle boutade d’un certain Barlow Adams que je vous livre ici, parce qu’elle colle à merveille au sujet manchette. Je le dis avec affection.
Si les écrivaines écrivaient les hommes comme les écrivains décrivent les femmes : “Il soupira, ses boules de taille moyenne flottant dans son jean comme des bouées dans une mer de denim, s’élevant et s’abaissant avec sa respiration. Ce n’étaient pas les noisettes fermes et turbulentes d’un jeune homme. Il le regrettait presque autant que les années perdues”.
Ceci étant posé, la position du tirailleur couché de Jean-Patrick Manchette : glop glop.
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