Il y a peu j’ai fait ici une réception mitigée au livre “les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?” et à vrai dire je pensais être tenu pour quitte pendant un moment de toute approche de Philip K Dick, et puis il s’avère que je ne suis pas influençable, mais qu’il n’y a pas besoin de me suggérer trop fort que je me suis peut-être gouré. Je ne me suis pas gouré d’abord, mais Ubik de Philip K Dick par rapport à son “les androïdes rêvent-ils de moutons électriques” c’est selon moi deux crans au-dessus alors que les deux livres sont parus à seulement une année d’écart. Le gain en maîtrise en un an est stupéfiant. La langue déjà est plus posée, on n’est jamais perdu dans une intrigue pourtant complexe et inventive et puis surtout on n’a pas en préalable du récit le genre de guide touristique qui nous explique dans les détails dans quel monde ce que nous allons lire se déroule, et le pourquoi et le comment les choses sont devenues ce qu’elles sont. K Dick parie cette fois que nous serons assez finauds pour tout comprendre à la faveur des situations et rebondissements qu’il déroule. Et peu importe qu’on ne sache tout dans les détails. L’important c’est que ce qu’on devine pose les conditions où ce qu’on nous raconte est possible.
Ça fait peu de temps que je lis de la sf avec cette assiduité-là et je pense que c’est un peu ma ligne de démarcation, ça. Entre glop glop et pas glop pas glop. Je me souviens de l’ennui à endurer pour que Harry Harrison soit bien sûr que j’ai bien toutes les données pour la substance du très peu finalement que son “soleil vert” daigne me narrer. Et a contrario je me souviens que Cormack Mc Carthy nous saisit avec juste un père et son fils qui pousse un caddy dans un monde désolé et hostile, et qu’on n’a pas autant besoin de savoir comment ça a pu arriver que de comment il vont survivre d’une page à l’autre. Là oui, glop glop. J’ai dû en tirer un genre de loi de sagesse pour les dystopies que j’écris de mon côté : Le monde et les prolégomènes du monde que tu inventes se feront connaître dans ce que tu en dis, dans l’histoire que tu racontes, scarabée.
J’ai une deuxième loi aussi, je vous livre c’est cadeau : si ton cœur est pur, le livre sera pure. Bon celle-là moi non plus je ne l’ai pas comprite.
Bref Ubik : glop glop