Je décale à la semaine prochaine le contenu que j’avais prévu pour le keepsake de ce jour, parce que j’ai appris avec mes métros de retards sempiternels la disparition de Franck Darcel, à qui je ne dois pas que des émois de ma jeunesse lointaine. Marquis de Sade, dont il était une des fortes têtes, mais les quatre membres du groupe l’étaient, fortes têtes, Marquis de Sade j’écoute encore, et je pense que ça ne me passera pas, jusqu’à ce que je sois tout à fait rendu sourd. Et ce n’est pas de la nostalgie, sinon j’écouterais aussi Tata Yoyo. Bon. J’écoute aussi Tata Yoyo. Mais J’écoute surtout rue de Siam, d’une traite en général, une fois que c’est lancé. Beaucoup moins Dantzig Twist qui est un peu trop à la merci de son genre, de son époque aussi. Pas beaucoup moins, presque pas du tout. Dans Dantzig Twist, j’écoute Conrad Veidt et c’est tout. Rue de Siam est plus racé, et vraiment foncièrement original. Un rock urbain sec, une post new wave élégante, un peu hautaine, morgueuse, sans pouet pouet et mouvement des genoux, mais avec guitares nerveuses. Pas déchaînées, mais nerveuses. Toute la rythmique l’est, nerveuse, et vraiment Thierry Alexandre et Éric Morinière jouent dents serrées, mais la guitare de Darcel, les compos un peu atones de Darcel, et oui bien sûr le chant panique, la gueule, l’invraisemblable gueule de Philipe Pascal, il fallait cela pour poser ceci. Pas seulement dans l’époque. Devant l’éternité. Je n’ai pas de moyen direct de citer Frank Darcel dans son texte guitaristique, mais je vais vous dire un texte de Philippe Pascal, disparu lui aussi, en 2019. Je ne dirais que les couplets, sans le refrain qui en anglais.
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