Les androïdes rêvent-ils ?

Aujourd’hui nous allons nous demander avec Philip K Dick si les androïdes rêvent de moutons électriques. Ce roman, est sans doute le plus connu de son auteur, sans doute plus que Ubik du fait de sa spectaculaire adaptation au cinéma. Mais à vrai dire il semble qu’à part Ubik justement sur lequel Michel Gondry semble caler depuis 2014 toute l’œuvre de Philip K.Dick ait fait l’objet d’adaptations, ça me paraît être complètement unique : planète hurlante, le voyage gelé, souvenirs à vendre, rapport minoritaire… c’est presque tout qui ce qu’il a écrit qui a été transcrit en image. Stephen King peut rivaliser peut-être avec lui sur ce point, sinon qui ? Philip K Dick n’est apparu dans ma pile à lire que dernièrement avec l’obligation que je me fais de ne pas ignorer les classiques du genre, mais je n’ai lu pour l’instant que “les androïdes rêvent-ils de moutons électriques”, et je ne m’étonne pas que Philip K Dick dise de lui-même qu’il est un philosophe de fiction. De fait, sa narration est très réflexive, pas spectaculaire… assez peu cinématographique. Le récit se passe dans son futur à lui, notre passé récent à nous : 2019. Il a bien senti la pente du temps, mais heureusement mal évalué son inclinaison, puisqu’il voit une planète terre rendue pratiquement invivable par les retombées nucléaires et la colonisation du système solaire déjà très avancée. Le règne animal est quasi réduit à néant et d’ailleurs la possession d’un animal est le marqueur social de l’élection. Et plus l’animal est rare plus il engrange et expose à la face du monde la faculté d’empathie de son propriétaire. Mais seulement si c’est un vrai animal bien sûr… on ne parle pas d’un mouton électrique. Ça, c’est trop la honte. L’empathie est le coeur du livre puisqu’elle est la mesure de l’homme. Et ce qui le sépare des animaux, et surtout des androïdes. Les androïdes, parlons-en : 8 d’entre eux ce sont échappés d’une colonie martienne, et se cachent sur terre, et ces 8-là sont du tout dernier modèle, le modèle nexus 6, qui semble pouvoir tromper tous les tests de détection de l’empathie. Il faudra toute la rouerie et la détermination du chasseur de prime Rick Deckard pour les “retirer” de la circulation. Le retrait est acquis sans grandes difficultés, sans suspens et sans trop de bruit au troisième quart du livre, et reste une méditation autour de la religion agonisante de l’époque, le mercerisme, auquel Deckard s’identifie à la faveur d’une sorte de chemin de croix.
C’est très agréable à lire quoi que très penseux pour au final être systématiquement mis en face des ironies du sort ? La principale ironie étant que parmi les humains de 2019, qui prônent l’empathie comme le propre de l’humanité, très peu parviennent à la condescendance d’en ressentir pour ceux d’entre eux qui, irradiés, sont écartés comme spéciaux et voués à moitié-vivre en marge de tout.
Les androïdes en fuites, le chasseur de prime, la traçabilité à l’empathie, ces ingrédients ont inspiré Ridley Scott pour son Blade runner, où il les remélange tous à sa sauce pour raconter quelque chose de tout à fait différent. Mais je vous en parle mardi prochain

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