Du 10 mai 2019 au 10 mai 2020 j’ai tenu le faux journal quotidien d’un prototype de personnage comme j’en ai trimballé moult et moult pendant des années en ne sachant pas trop quoi en faire – et ceux qui ont suivi les aventures avortées de la major Cravan savent qu’elle n’est pas partie avec l’eau du bain et qu’elle est devenue ma Gaby Kotska. Ma chère et tendre Gaby Kotska. D’amour – tiens d’ailleurs j’ai essayé de la faire dessiner par l’AI, en lui donnant un descriptif assez expert et des mots clés simplement lumineux comme tondu, maigrichonne, mauvaise comme la peste. L’AI n’a rien compris. La Gaby de L’IA. Gaby en vrai. Revenons à nos moutons en 2019/2020, j’ai commis 366 petits textes vraiment à la va-vite et autant de dessins vraiment “à la salope” comme dit ma sœur autour du point de vue de l’archétype-personnage qui est devenu Bec, la patronne du bistrot du coin, grande grande pote à Sal Carstaner dans le SCU Seror Cinematic Univers. La personne qui parlait n’avait pas le même prénom, mais elle avait le même physique d’endive, le même passif, et d’ailleurs le même nom de famille, Jovenet, c’est-à-dire le nom de famille de ce monsieur. Je ne dis pas que ce monsieur est son père. Mais bon, comme je la dessinais à l’époque la Bec.
Je ne dis rien.
Je suis allé au bout du projet, quand même il était bancal, et quand même j’en ai perdu de vue la ligne souvent ; et à l’arrivée, j’ai eu un lecteur d’élite et sinon 200 abonnés au compte twitter qui relayait mes élucubrations. Aujourd’hui, alors que je n’ai pas nourri le compte depuis tout ce temps, il reste 81 abonnés. Je pense que ces gens sont décédés. Il reste 11 portes-vues avec mes dessins à la salope – je précise que “à la salope” c’est la façon revendiquée de ma soeur que j’aime de cuisiner les sautés et le plat en sauces. Sur 366 dessins, il reste de quoi faire un gif : vous êtes prêts ?
Il reste aussi une impression d’une chaussette orpheline. C’est vrai que j’avais le projet d’une humeur caustique et que souvent le rendement a été le remplissage parce qu’il fallait publier tous les jours. J’ai raconté une vie fictive qui n’a même pas documenté le personnage que Bec Jovenet est devenu, je l’ai beaucoup égarée. Mais je m’en suis beaucoup rendu compte, et j’ai souvent resserré mon écriture sur le projet initial. J’ai relu, il y a des errements à perte de vue, c’est indigeste, et puis il y a une colonne. Sur les 366 entrées, il y en a peut-être 40 qui tiennent à peu près le personnage, et qui le laissent parler. Et là oui, ça tient cette promesse : la concierge est dans l’escalier, en exclusivité les photos choc et le témoignage de Monsieur Gringoire du troisième étage.
Rebecca Jovenet, c’est “le ton de concierge”. Je vais en faire quelque chose. Un petit quelque chose.
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Le tour de Bec en 366 jours
