Colère

Une de mes infidélités les plus salutaires au genre cette année a été de m’embarquer dans le petit pavé qu’est “les raisins de la colère”. De Steinbeck je n’avais que des souvenirs lointains, “des souris et des hommes”, “rue de la sardine”, et plus lointain encore, “la perle” et je n’ai rien retrouvé de mes impressions d’alors, puisque de fait d’impression je n’en avais gardées aucune. J’ai donc été cueilli à froid. Parce que c’est une charge, ce livre, un vrai calvaire. Écrit avec deux focales alternées et en chapitre court, où l’on suit tantôt le sort en vue d’ensemble de métayers d’Oklahoma ruinés jetés sur les routes pour aller vendre leurs forces de travail en Californie et tantôt le sort particulier de la famille Joad, et sa dislocation irrémédiable, avec comme élément irrespirable le capitalisme en roue libre dans ce qu’il a de plus déshumanisant. Et comme humains, les Joad, ils se posent un peu là, surtout la mère, et son fils préféré, et il va en falloir pour les faire démordre de leur humble ténacité. Il va en falloir, et ils vont en avoir : c’est un supplice, auquel ils ont droit, avec les autres migrants, jusqu’au bout et jusqu’après le bout. Et jusqu’à cette charité romaine (ou chrétienne) qui clôt le récit, et qui est une ultime gifle de désespoir. Des fois qu’on soit encore debout pour voir ce qu’il reste des Joad encore debout.
Ce livre est un gouffre.

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