J’avais gardé un souvenir un peu soufflé de la délicate cruauté du “Pig island” et même du “Tokyo” de Mo Hayder. J’avais été très impressionné par la filouterie pince sans rire de son atroce inspiration. J’ai retrouvé un peu ça dans “Viscères”, dans la mise en place de la situation et de la menace qui sourd ; on est en huis-clos, il n’y pas de raison que ça traîne, et de fait en un paragraphe, ça bascule ; et c’est là.
On n’est pas dans l’horreur ni dans l’abomination, enfin si, presque, à un niveau acceptable, on est dans un cluedo et on est censé aller, de petites révélations en petites révélations, vers un dénouement qui nous est promis comme bien charcutier et tripier. Promesse tenue, mais on voit un peu tout venir de loin. Dans le piège ainsi qu’il se referme, et dans l’intrigue parallèle qui est une enquête en dérive et qui est enclenché au hasard et par le hasard. Rien ne coince vraiment. Mais rien ne marche vraiment non plus.
De même, je ne déconseille pas cette lecture. Je ne la conseille pas non plus. De rien. #Hayder