Thérèse de Filis, dite Tess, est une âme errante, un peu entre la femme de gouttière et le tumbleweed, mais elle l’était déjà avant la grande saignée. Elle a une quarante d’années, peut-être plus, peut-être pas, on n’arrive pas à savoir, a tôt vécu en communauté, des squats aux sectes, ou toute seule en forêt, et n’a pas été prise au dépourvu quand la fin du monde est advenue. Elle entre dans la vie de Joseph comme elle se serait éclatée sur son pare-brise et n’a pas plus d’intention d’y rester que d’en partir. Il faut dire que Joseph a une grande maison et une plus grande curiosité encore.
Tess a un rapport flou à beaucoup de choses. Rien ne semble aller de soi. Elle est d’une impudeur lucide, mais sans malice. Et d’un sans-gêne à tout épreuve qui n’est pas mâtiné de la moindre effronterie. Elle est instable et rend tout et tout le monde instable. Pour dire comme auteur, je ne sais pas au juste quoi en faire.
Son Karma : into the wild, fesses à l’air, feuille morte, s’habille chez Saint-Maclou, intarissable.
