§17
Le lieutenant Houard a été difficile à convaincre, et d’ailleurs n’est toujours pas convaincu, et c’est pénible parce qu’il est très volontaire et très technique en bouderie. Et puis il n’aime pas non plus l’idée d’aller dans cet appartement faire le lieutenant avec des troupes qui ne l’apprécient pas plus que ça – pour dire les choses, qui le prennent pour un paltoquet. Mais bon, la patronne préfère la compagnie de l’autre poissonnière, grand bien lui fasse. Il a lancé la recherche sur les usages de l’Acide gamma-hydroxybutyrique, le GHB ; en première analyse ça reste médical quand ce n’est pas criminel et peut être effectivement, pour le médical, il doit bien se trouver quelque industriel dans le coin pour le fabriquer en quantité conséquente. Voilà pour sa haute expertise à lui, sa valeur ajoutée à l’enquête. Tout ça nécessite juste un usage un peu investi d’un moteur de recherche, il peut opérer avec son téléphone. Puisqu’on ne veut pas de lui, il prend sa veste, son arme de service, et allez, direction cet appartement et cette scène de crime.
Le commandant Cellor l’a vu tourner en rond avec son air pincé, sa petite laine, et son flingue à l’épaule, mais ne l’a pas vu partir. Elle assistait aux consignes d’usage à l’agent Berléant. «Tu ne touches à rien», ce n’est pas difficile à comprendre. Il n’est quand même pas débile à ce point, Berléant. Par contre, c’est bien vrai qu’il pue du bec. Ça pourrait venir de ses pieds et remonter de l’intérieur. Il a fallu bousculer un peu la Sergent Bedarride, parce qu’elle a concédé deux heures, et Jézebel Cellor sait que toute cette palabre avec Houard puis avec Berléant va lui être décomptée du « forfait ». Elle est ordinairement un peu emmerdante, la Thelma, mais des fois, c’est pire.
– Allez, il a compris. On va descendre ensemble comme ça on est sûr qu’il ne se trompe pas de chemin, et puis nous, dans l’élan, on va voir l’ami Rodriguez s’il est encore disposé à faire le mariole quand il aura vu la seule et authentique force de frappe de cette brigade. Allez, on prend un air un peu méchant, et on descend. Oui, l’air méchant c’est pour vous aussi, Berléant. Parce que ! OK ?
Berléant hausse les épaules, « les bonnes femmes », et sort son badge pour ouvrir la grille d’accès au sous-sol. Un raffut remonte de l’escalier, identifié comme chérubin dans ses oeuvres, puis comme un rien plus inquiétant que ça. Il a ses crises, Chérubin, mais pas à cette heure-là, pas alors qu’on l’a dans les murs depuis la nuit et qu’on a veillé à ce qu’il ne tourne qu’à l’eau. Le Sergent Bedarride arme son fusil, clac-clac.
– Non, mais Sergent, neutralisez-moi votre machin sur-le-champ, on ne va pas à la bagarre là.
– Ben, il faudrait savoir, commandant.
– Oui justement je sais et vous, vous ne savez pas. Rangez-moi ça.
Quand le petit groupe arrive en bas, les deux agents en faction ont les nerfs bien à vif, et les matraques qui les démangent. Ça se voit que Cristo n’est pas là. Cristo sait gérer ce genre de crise en douceur. La douceur, ça se tente. Mais de la douceur de darone quand même, parce qu’il a l’air d’être bien monté dans les tours le Chérubin.
– Oh ? Chérubin ? Il faudrait voir à redescendre un peu, sinon ça sent l’HP, et c’est vite vu.
Ça, ça le calme un peu, le chérubin, c’est pour ça aussi que la patronne est la patronne. Parce que quand il faut poser son… sa… sur la table, elle est là, papa. Les deux agents, prennent un peu le même ton, avec des voix de Stentor pour dire qu’ils vont entrer, et qu’il faut que chérubin reste calme, et qu’on va voir ce qui ne va pas. Berléant qui est resté en retrait, pour le coup et par trouille, arbore un air méchant de très belle facture. Dans la cellule ouverte, le grand costaud Chérubin est debout et caresse le mur, en répétant Sainte Vierge, Sainte Vierge, il en a gros sur la patate. C’est assez triste. Mais l’orage est passé. Alors Jézebel Cellor interpelle l’agent Berleant.
– Je pense que votre envie d’en découdre n’aura pas d’utilité ici. Et c’est bien dommage. Je ne vous ai jamais vu comme ça. Vous voulez bien remonter et allez me chercher la jeune femme en salle d’attente et nous l’accompagner jusqu’à la cellule d’à côté ?
– Le manga, là ?
– Oui, le manga. Dites au collègue qui la garde que c’est moi qui vous envoie. Et essayez de conserver cette tête avec elle. Enfin si vous pouvez, ça pourrait être un vrai plus.
– Cette tête-là ? Comme ça ?
– Non, là vous ne l’avez plus. C’est trop tard. Je peux essayer quelque chose?
– Oui ?
– Bouh !!!!! Voilà, c’est celle-là. Mais bon, laissez tomber. Merci Berléant.
La situation dans la cellule a l’air de s’être peu à peu transformée en allégorie du pathétique, mais pas du dérisoire ; c’est toujours triste, grand bonhomme maboul ou pas grand bonhomme maboul, de voir quelqu’un pleurer. Thelma Bedarride semble goûter assez peu le spectacle, à vrai dire, on sait que si ça ne tenait qu’à elle, une balle dans la nuque et il arrêtera d’emmerder le monde, le gros chialeux.
– Bon ? On va jouer les gros bras, ou vous avez prévu de consoler quelqu’un d’autre ?
C’est parti pour la partie de poker menteur. Le sergent à la clé de la cellule à son trousseau, elle déverrouille en se signalant :
– Attention là-dedans, on va entrer, je veux voir vos mains bien haut. (elle ouvre) Ho ? Patronne ?
– Oui, je suis là, je vois.
– Et il est où votre gars ?
– C’est la question.
Le commandant Cellor rentre dans la cellule. Il y a la couverture au sol, et sinon, il n’y a rien. Elle ressort et passe sa tête à la porte de la cellule voisine :
– Dites messieurs ? C’est lequel de vous deux qui garde les suspects ? C’est vous, Merlet ? Et vous Totarro ? Vous passiez par là ? D’accord, comme ça… je sais. Il est où, le monsieur d’à côté, Merlet ?
– Il n’est pas à côté ?
– Non, j’ai bien regardé. Non non. Vous voulez que j’essaye d’appeler ? Vous êtes resté à votre poste ? Je ne suis pas en train de vous mettre en cause. Je vous demande si vous avez pu vous absenter, pour pipi, pour une clop, pour dire bonjour à Totarro là-haut, comme vous passiez par là. Ne faites pas cette tête, je veux juste savoir si quelqu’un a pu venir chercher le monsieur d’à côté sans que vous ne vous en rendiez compte.
– Oui, je suis allé fumer une cigarette, avec Totarro.
– D’accord, pas de souci messieurs. Le monsieur n’est pas dans sa cellule, mais on va aller le chercher là-haut. Il faudra qu’on voie pour un cahier pour consigner les allées et venues des gens qu’on met dans nos petites cages. On avait ça avant ? Oui hein, normalement on est censé avoir, mais ce sont de petites choses fonctionnelles qu’on va travailler. On vous laisse Chérubin ? Vous vous en occupez ? Vous ne le gérez pas, vous vous en occupez, on est d’accord ?
Un petit signe de tête à Thelma Bedarride pour qu’elle la suive et le commandant remonte à la surface à grandes enjambées, elle sent l’embrouille. Comme elle badge la grille d’accès, Berléant apparaît. Avec son air méchant :
– Elle n’est pas dans la salle d’attente votre fille, là. Elle n’est nulle part en fait. On la cherche partout.
– Elle n’a pas disparu ? Si ?
– En tout cas, on la cherche partout.
OK, ça, c’est un coup de ce petit fumier susceptible de Houard. Il a pris la mouche, et il a pris les suspects et il est allé les confronter dans l’appartement des crimes. Le fumier, le petit fumier. Ça, ça ne va pas passer. Elle court presque à son bureau, et prend son téléphone. Pendant que ça numérote, Bedarride montre le bout de son nez et la tête qui demande ce qui est prévu pour elle. Cellor ne sait que taper sur sa cuisse en soupirant. Le message est passé, elle peut vaquer dans ses grands espaces. Par contre, le lieutenant Houard ne répond pas.
Et bien, c’est ce qu’on va voir. le commandant Cellor prend son arme de service, son blouson et son sac, à l’accueil elle laisse ses consignes :
– Si quelqu’un me cherche ou cherche à me joindre, vous dites que j’ai disparu. Vous dites exactement « en tout cas, on la cherche partout », je peux compter sur vous ?
Quand elle franchit la porte de la brigade, un énorme Hummer noir avec les vitres teintées se gare à grand fracas sur le bateau juste devant elle. D’instinct, elle porte la main à son holster, et Bedarride, restée pour la regarder partir à l’accueil est aussi à deux doigts de réarmer sa pompe. De la portière passager, descend une véritable armoire à glace, qui pourrait avoir tout du fort de foire à l’ancienne, s’il n’était habillé dans une combinaison métallique, un peu comme certains coiffeurs des années 80. Sauf que ce gaillard-là n’a pas l’air commode, non plus que l’énergumène qui descend coté conducteur, mais elle, l’aspect malcommode n’apparaît pas de prime abord, c’est juste qu’on la connaît dans le coin. Un rien trop moulée dans son catsuit jaune à pois noirs et masqué comme un chat de carnaval, la Guéparde, fait vite, mais très très très vite le tour du véhicule, et vient se placer devant le malabar argenté, avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche.
– Commandant Cellor ?
– Allons bon… oui ?
– Vous nous reconnaissez ?
– Vous oui, le grand monsieur derrière vous, non. Et vous, comment me connaissez-vous ?
– C’est vous que nous venons voir.
– J’allais partir. J’ai quelque chose sur le feu. Mais à l’accueil, vous pourrez.. Oh oh.
Jézebel Cellor s’interrompt. La Guéparde s’est rapprochée dangereusement d’elle, presque à touche-touche, visiblement elle n’a pas l’habitude qu’on lui dise non, la reine de l’aérobic. Elle est aussi grande qu’elle, pèse dix kilos de moins, elle sent le trop de cosmétique et a une voix de prof principale. Mais c’est vrai qu’alors qu’elle ne bouge pas le moins du monde, elle dégage comme l’impression d’un frémissement musculaire constant. Ou alors c’est une menace. Derrière, Bedarride est sortie sur le perron, mais Bedarride elle est N°2 de les Buers-Rugby-féminin – ça joue les places d’honneur en division d’honneur, mais ça met bien la tête quand il faut mettre la tête. Et derrière, il y a toute une brigade. Et même ce semi-gazeux de Berleant vient de sortir et de se mettre légèrement en retrait derrière sa sergent, mais lui c’est pour filmer les justiciers masqués, sûrement pour son compte instagram. La Guéparde ne peut que reculer d’un pas et grimacer un sourire :
– Comme je vous l’ai dit, nous venons vous voir pour une affaire d’une extrême importance. Le justicier Teflon ici présent est envoyé spécialement de l’ex-Commission européenne qui m’a également mandatée en temps que fondatrice du BIOS pour servir d’intermédiaire.
– Et comme je vous l’ai dit, j’ai une urgence. Alors soit vous m’énoncez succinctement ce qui vous amène et je vois vers qui vous orienter. Soit vous me laissez passer.
Thelma Bedarride s’approche encore un peu, les jambes tellement arquées qu’avec une jambe de plus on pourrait en faire un tabouret oriental :
– C’est un justicier maintenant, Teflon ? Je ne savais même pas qu’il avait purgé sa peine. Il y a eu un petit arrangement là-haut ?
La peau du grand Teflon d’un coup change de couleur, devient presque noire et à l’air de se compacter et de durcir. Sa voix sonne métallique, on croirait un robot du temps d’avant la robotique. Et ce n’est pas qu’il avait une tête commode avant, mais là on voit qu’il n’est pas content, et probablement un peu caillera. Il pousse la Guéparde sur le côté, qui se laisse pousser de bonne grâce, et :
– Quoi ? Vas-y ? Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai payé ma dette et là je suis en stage pour l’Europe.
La Guéparde intervient, très prof principale.
– Ce que veut dire Teflon, c’est qu’il est certes à l’épreuve, mais qu’il est néanmoins mandaté par l’ex-Commission européenne, et que comme tel, il représente son autorité.
– Ah oui ?
La voix du Sergent Thelma Bedarride s’est presque éraillée tellement elle est outrée.
– Ah oui ? répète-t-elle. Et l’autorité de l’ex-Commission européenne, c’est quoi exactement ? Qui sont ces gens qui s’accrochent à leurs portefeuilles, à leurs petits passe-droits, à leur splendeur passée. Ces gens sont hors sols ! Qui a voté pour eux ? Moi je n’ai pas voté pour eux ? Berleant, tu as voté pour eux ? Non ! personne n’a voté pour eux. Ces gens ne sont élus par personne, ils se nomment et se rétronomment les uns les autres, ils sont là-haut dans leur palais doré d’un pantouflage à l’autre, uh uh uh, et eux, ils vont venir me dire ce que j’ai à faire jusque dans mon propre quartier ? Et en m’envoyant leurs monstres de foire encore, mi-Ziva mi-poêle Tefal ? Et ben, je voudrais bien voir ça.
Alors celle-là, personne ne l’a vue venir. Cette colère exorbitée, débraillée, saisit tout le monde, Jézebel Cellor d’abord, qui en croise presque les bras de froid, et puis quelqu’un dans la petite troupe des badauds qui ont commencé à se rassembler au spectacle, se met à applaudir. Et Bedarride s’applaudit aussi, avec son gros fusil sous le bras. Et puis les applaudissements se répandent tant et si bien que des sifflets et des huées commencent à se faire entendre. La vidéo de Berleand va faire un carton sur Insta, c’est ça qui va se passer. Le commandant Cellor, secoue les bras pour demander un temps mort, et un minimum de silence.
– Bon avec tout ça, on cause, on cause, mais vous ne m’avez pas dit ce que vous vouliez de si important et de si urgent, Madame la Guéparde ?
– Nous recherchons deux des nôtres. L’un d’eux semble avoir émis un appel de détresse depuis chez vous.
– Et de qui parlez-vous ?
– De Mekanïk destruktïw kömmandöh.
– Oh la la, tout ça ?
– De MDK si vous préférez.
– Oui je préfère, mais non. Pas vu. Vous voulez que je demande à mes petites troupes ? Je veux bien, mais je pense que si votre MDK était venu demander de l’aide ici, quelqu’un de chez moi m’en aurait avertie. Et qui est l’autre que vous cherchez ?
– La Spectre Noire.
– Hou hou, rien que ça… on aurait été gâtés et honorés d’avoir de telles visites. Mais je suis au regret de vous dire que vous faites fausse route.
– Et le lieutenant Houard est-il présent en vos locaux ?
– Houard ? Sérieusement Houard ? Non, il est sur une scène de crime. Mais si vous voulez aller vérifier par vous-même, soyez les bienvenus. Le sergent Bedarride ici présente se fera un plaisir de vous faire un tour du propriétaire. D’autant que je crois qu’elle a bien adhéré à Monsieur Teflon. Adhéré… Teflon… oui je sais ce n’est pas drôle… Sergent, vous voulez bien montrer nos locaux à ces messieurs-dames des.. des forces de l’espace ?
– Oui, mais d’abord, ils dégagent leur tank du trottoir, et ils vont se garer comme tout le monde.
Nouvelle salve d’applaudissements, mais il faut dire qu’à Villeurbanne il y a un public de connaisseurs. Les forces en présence restent en suspension un moment, le temps de bien marquer la suspension, et pas grand-chose d’autre. Et c’est la Guéparde qui rompt la première.
– Merci bien, on va y aller.
Et ouf ; c’est vrai que c’est assez téméraire de jouer la provocation avec cette asticote-là quand on voit à quelle vitesse elle s’en retourne ouvrir sa portière, vous l’avez en face et en une fraction de seconde elle est dans votre dos, et l’un des poignards qu’elle a à la ceinture est entre vos omoplates jusqu’à la garde. Et en matière de démonstration de force létale brute, Teflon n’est pas en reste qui se baisse vers la petite Thelma Bedarride, et clong clong, cogne deux fois ses deux mains l’une contre l’autre, un bien sinistre applaudissement auquel Bedarride répond sans desserrer les dents :
– Allez allez, ouste, maman a dit « on va y aller ».
Le géant se redresse et fusille toute la petite foule du regard. Il fait vraiment peur. Le moteur du Hummer est déjà démarré, mais le mastodonte est long à se plier et à s’installer sur le siège passager. Le commandant Cellor a le loisir de faire le tour de l’imposant véhicule et de taper au verre fumé. La Guéparde entrouvre la fenêtre.
– Dites-moi une chose, votre Spectre Noire, vous qui la connaissez : elle n’aurait pas une voix d’aspirante cagole ? Vous savez gnignigni…. comme ça ?
– C’est une information que je n’ai pas le droit de vous divulguer. Mais pourquoi est-ce que vous demandez ça ?
– C’est une information que je n’ai pas le droit de vous divulguer. Pensez à mettre votre ceinture, même si on ne vous voit pas.
Cellor recule et reste au milieu de la rue pour stopper la circulation, puis elle enchaîne comme dans le manuel avec le geste qui dit « circulez ». Elle n’est pas mécontente du tout de ce qui vient de se passer – elle vient de se découvrir une nouvelle allier objective dans l’équipe. Ça culmine à un mètre cinquante, ça rigole quand ça se brûle, ça doit attaquer le facteur à l’ourlet, c’est méchant, mais méchant, et ça doit être dur au mal, mais ça n’a pas peur. Regardez-la-moi comme elle est contente, Bedarride, elle a claqué le beignet de l’autre grand machin disco, et a actualisé la grande morale concrète qui dit que celui qui a peur, c’est un peureux. Et il ne fait aucun doute que pour les réseaux sociaux, a star is born, sous les yeux du petit peuple du cours Émile Zola. Par contre, Houard est à la ramasse. Et si le duo comique qui vient de partir est à sa recherche, ça annonce bien des ennuis. Et Jézebel Cellor sait qu’il est d’une autre forme de bonne morale d’éviter à tout prix d’avoir des ennuis avec ces gens en collants qui ont des facultés bizarres, et pas tant de foi et pas de loi que cela. Leur formule, c’est la même que celle des politiciens qu’ils servent : à grand pouvoir, grande irresponsabilité. Ça s’annonce mal.
Mais c’est parti comme ça alors…. priorité : retrouver Houard avant qu’il ne fasse une connerie.