Appel d’air
La tentation est grande parfois d’enquiller
les appels d’air d’un de ces gros culs T.I.R.
qu’on côtoie le temps qu’ils traversent la tournée.
On s’en choisirait un qui irait vers la mer
Atlantante, les vents d’iode, et les environs
lacrymogènes. Eteindre la radio, pétrir
la lumière qu’on a devant soi, les photons
qu’on peut faire durer, et qui font à loisir
de la place. On s’en choisirait un pour la nuit
qui s’approche et qui donc ne nous entraînera
pas tout à fait dans sa chute – Celui qu’on suit
à l’instant bifurque, et les mômes en maillots,
leurs fauteuils pneumatiques, leurs bouées aux bras,
se résignent à l’ombre et s’ébrouent dans mon dos.