Ce n’est pas que je m’ennuie, mais avec Nathalie Gonthier, on ne sort que pour grandir, apprendre, élargir ses horizons. C’est comme ça qu’on est allé voir de la danse moderne dans la friche industrielle de RVI. Un peu de douceur dans un monde de brutes a priori. Et puis non. Le show méritait son public blasé de bobos-électroïstes. Sur le fond d’une musique pour poupée gonflable (à écouter sur le dos, la bouche ouverte), deux types très beaux et taillés par des années à lancer en l’air des jeunes filles très maigres affalèrent une chorégraphie autour d’une merveilleuse grande bringuasse anorexique, statique, et bien emmerdée d’être astreinte à un yoga crispé pendant que ses copains faisaient les cons. On aurait dit du Buster Keaton. En un peu moins drôle. D’évidence il y avait des velléités narratives. Je raconte ce que j’ai compris (c’est difficile de comprendre la danse et je n’ai vu que le soutenable – l’attrait de la buvette était si fort) : deux brancardiers trouvent un maçon en tutu (la fille) qui est tombé à la renverse dans un bac de plâtre à prise rapide et l’emmènent à toute berzingue à l’hôpital vétérinaire. À l’étage des tortues. Fin de l’acte I.