Je découvre ces jours-ci la plateforme Babelio et surtout les lecteurs qui la peuplent. Je le sais déjà un peu beaucoup de la fréquentation de mes voisins, des gens de mon bistrot, de ma mère, de ceusses de mes clubs de sport, mais aussi d’une bonne décennie de pratiques de forums et réseaux sur internet : les «gens» c’est un peu un autre niveau que ce que les publicitaires, sondeurs, et politiques nous vendent comme représentatifs de l’intitulé. Le principe de Babelio c’est de partager ses lectures, d’en rendre compte voire d’en proposer une critique détaillée. Alors bien sûr il y en a qui s’en font tout un goitre, toute une flemme, toute une opérette, des qui se regardent lire comme on se regarde vivre – mais même ceux-là ne rentrent pas dans les panels, les excèdent, et craquent toutes les coutures.
Mais il y a par-dessus tout ceux qui ont été bouleversés ou ulcérés, ceux qui aiment d’amour un personnage comme ils n’aimeraient pas une personne, ceux qui préfèrent fraternellement vous prévenir comme s’ils avaient été pris en traître, ceux qui n’ont pas tout lu, n’ont pas les mots, et s’excusent presque, et, les pires, ceux qui ont lu le même livre que vous, mais mieux que vous.