Jim Harrison : Sorcier

Dès les premières pages, on rit comme on grince ; c’est un livre de 1981, mais la date n’en explique pas toute la jubilatoire incorrection ; Harrison est un humaniste échevelé et à gros doigts.

«Sorcier» est le nom secret que s’est donné le personnage principal (qui ressemble beaucoup au Michael qui est une des voix de la polyphonie de «Dalva»). Dans la première moitié du livre c’est un ogre qui déprime, alors il mange, il boit, il baise et dispute son rang de chef de meute avec son bien incontrôlable Airedale.

C’est aussi l’occasion en creux d’un portrait d’une femme intelligente, libertaire, forte : Diana, sa compagne, est l’épicentre de ses errements et de ses écarts obsessionnels.

C’est elle qui lui dégote, pour le tirer de sa vase neuronale, un emploi d’homme de confiance, de détective. Alors le livre bascule. Sorcier enquête, entourloupe, se perd en forêt, s’en remet au jeûne et au sport, triomphe facilement, pour au final se vautrer à Palm Beach, entourloupé en retour ; dévoré tout cru.

Lu en trois jours, trois jours de régal.

Extrait

Diana s’approcha de lui par derrière :

« Puisque tu es un grand détective, essaye de deviner où j’ai caché l’argent.

– Facile, fillette ! » Il fit semblant d’examiner les oreilles, les aisselles, puis, d’un geste précis, il descendit le slip de sa femme et les billets de cent dollars se répandirent sur le sol. « Eurêka !

– T’es vraiment le plus fort », dit-elle d’une voix faussement émue.

En Librairie…

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