Marc Endeweld : le grand manipulateur

Dans l’humeur du « Crépuscule » de Juan Branco, mais sans le diabète stylistique, le livre de Marc Endeweld est sans fioriture, documenté et sourcé. Très clair. Pour autant, ce n’est pas un texte agréable à lire. Au bout de deux chapitres, on s’avise qu’il ne serait pas inutile de prendre en notes les noms qui apparaissent pour les situer dans la suite de la lecture – sauf qu’on n’est pas dans « l’idiot » de Dostoïevski ; dans les chapitres suivants et jusqu’à la toute fin, d’autres noms apparaissent, et d’autres encore, en quantité, et la suite de la lecture est dédiée à leur seule accumulation. Parce que c’est le sujet de l’enquête, sous-titrée « Les réseaux secrets de Macron ». On passe de la campagne, à l’affaire Benalla, un détour par ADP, et nous est montré à l’oeuvre de l’ingénierie parasitaire des intrigants, des agents agitateurs, des ambitieux, des perdants revanchards, cette petite foule sans foi ni loi qui est ventousée à la république comme une tique à un nombril. Et parmi laquelle Macron, qui n’a que ce savoir-faire-là, a su jouer des coudes, en promettant tout sans jamais rien tenir, en serrant toutes les mains, en marchant sur des corps, hyperdemandeur  d’attention et d’estime, et plus ingrat encore.

Ce n’est pas que le constat d’une infraction, c’est un diagnostic : le cancer est généralisé. C’est cuit.

En Librairie.

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