Vanina Ah Ah §6

§6

– Connaissez-vous une certaine Mademoiselle Celesti, Vanina Celesti ?

– Non, ce nom ne me dit rien du tout, pourquoi ?

– C’est pour corroborer ce qu’elle dit. Elle ne vous connaît pas non plus.

– Ça avance alors. Et du coup, vous allez essayer avec deux autres personnes ?

Badoum tchi, l’humour vintage de Jean-Jo Rodriguez fait encore un bide. Mais son talent n’est pas seul fautif. Le commandant Cellor et le Lieutenant Houard ont eu un moment exténuant avec le premier degré d’une conversation à bâtons forcément rompus avec la petite demoiselle Celesti, qui semble de prime abord avoir un bon pète au casque et qui en seconde analyse est seulement… compliquée. C’est Houard qui a eu la bonne formule :

– Je crains que Mademoiselle Celesti soit belle à manger du foin. 

Mais le fait est que ça tombe sous le sens que c’est une personne foncièrement gentille et… on ne sait pas. Elle parle énormément, en fait c’est pire, elle déferle en mots, en expressions toutes faites, en choses sans queue ni tête, mais c’est parce qu’elle panique. Voilà, cette jeune femme, au demeurant frauduleusement, injustement, jolie, cette jeune femme panique de nature. Parce qu’elle est inadaptée. Le monde est trop compliqué pour elle, ça va beaucoup trop vite, trop loin, trop fort. Et elle est épuisante. Au début, on a essayé de comprendre ce qu’elle avait à dire, juste son témoignage. Assez rapidement, on a imaginé qu’il fallait prendre un peu de recul, avoir une vue plus large, donc on lui a demandé de raconter un peu des choses de sa vie, pas une biographie, mais un petit point de vue intelligible du « je » sur le « moi ». Mon Dieu que ça a été bizarre. Du coup, Houard a aussi pris des notes sur des feuilles A4, et quand les agents l’ont raccompagnée dans la salle de tapissage qui fait salle d’attente, le commandant Cellor et lui ont essayé de croiser ce qu’ils avaient relevé.

Pour la personne proprement dite de Mademoiselle Celesti, il se confirme un léger souci. Elle est idiote. Mais l’idiotie est sous-cotée, surcotée plutôt dans ce qu’on se permet ordinairement de mépriser. Alors qu’elle a un parcours qui force le respect et qu’elle ne doit qu’au jardin négligé de son âme. Repérée comme « cas » bien avant qu’elle parle, dès la petite maternelle, sa scolarité faillit être une courte glissade du tronc commun, des classes adaptées, à toute une année qu’elle passa dans un institut médico-éducatif où elle n’avait pas sa place non plus. Retour au tronc commun où elle redoubla, tripla, parce que finalement ça convenait à tout le monde. À 16 ans, on lui donna cinq jours, un coach, les plans et les outils pour usiner un peu et assembler les treize pièces d’un avion en balsa, à la fin de la situer face au monde du travail. On la diplôma « apte » et elle posa son avion tout tordu sur l’étagère de sa chambre où elle commençait déjà à accumuler ses coupes. Parce que cependant elle brillait, et a brillé longtemps comme gardienne de handball – sport déjà très martial et où son rôle à elle était d’interposer n’importe quelle partie de son corps entre une petite cage et un ballon en cuir lancé comme un poing. Elle était suprêmement bonne. Mais ça aussi, un jour, subitement elle a dû y renoncer :

– Un jour comme ça, je n’ai plus rien arrêté. Une vraie passoire je laissais tout passer. Mais ça, je n’aime pas trop en parler. D’ailleurs, je parle trop, hein, commandante ?

– Non, Mademoiselle, et quand même, ce n’est pas grave. Ne vous inquiétez pas. Vous voulez bien me redire ce qui s’est passé hier soir ?

– À partir de quel moment ?

– À partir du moment où vous arrivez à cette soirée déguisée. Redites-nous, vous vous êtes déguisée en Spectre Noire. C’est une très bonne idée, vous avez le physique pour, et puis c’est une justicière que j’aime bien. Et mon mari, et le lieutenant Houard aussi, qui confirme… En général, les hommes aiment le Spectre Noir.

– LA Spectre Noire.

– Vous dîtes LA Spectre Noire ? Comme vous dites LA commandante ?

– Vous dîtes comment, vous ?

– Comme vous, d’ailleurs vraiment ça n’a pas d’importance.

– Je suis d’accord, mais reconnaissez que c’était plus facile quand on vous appelait commissaire.

– Plaît-il ? Heu oui oui, c’est vrai. Mais revenons à la soirée, vous arrivez donc avec votre ami…

– Djone.

– Oui voilà votre ami Djone Smice, comme John Smith, sauf que ben voilà… Et donc cet ami qui n’habite pas en France est reparti ce matin à New York.

– Aux States.

– Aux States, oui. Et tout le monde dans la soirée était déguisé et le thème c’était les superhéros et les super-vilains. Et votre Djone était déguisé en MDK. Jusque là, on vous a bien suivi ? Et c’est là que je veux être sûre de comprendre : dans cette soirée-là, il y avait deux autres filles et un garçon qui étaient déguisés en Spectre Noire.

– Oui un garçon barbu, ça fait bizarre.

– J’imagine.

– Et puis il avait du bide aussi.

– Oui, aïe, pas super ça. Et par ailleurs, il y avait aussi deux hommes déguisés en MDK. Enfin votre ami Djone et un autre ?

– Oui super bien fait. Mieux que les Spectres Noires, et presque aussi bien que le Captain América. Mais là, c’est de la triche, c’est plus facile d’imiter des héros qui n’existent pas. Moi si je devais me déguiser en personnage qui n’existe pas je me déguiserais en blacouido.

– Black Windows, oui je comprends, là aussi vous avez le physique.

– Le souci c’est qu’on verrait mon visage.

– Votre visage ?

– Oui, elle n’a pas de masque, Blacouido.

– Certes, mais…

– Il ne faut pas qu’on voie mon visage. Mince, je dis une connerie… Vani, Vani, Vani…

– D’accord d’accord, ce n’est pas important. Vous me dites que dans la soirée, votre ami Djone s’est fait agresser par l’autre MDK.

– Oui pas le vrai, le faux.

– Oui le faux, pas votre ami.

– Si mon ami c’est le vrai. Heu non… Je comprends, ça y est, pardon. Les deux étaient faux. D’ailleurs, tout le monde était faux dans cette soirée, vous avez bien compris ça ?

– Oui oui, c’était un bal masqué. Ce n’était pas les vrais vilains ni les vrais justiciers.

– Oui, voilà ;  Sauf Blind peut-être.

– Allons bon… Blind ?

– Non, mais on n’a pas pu être sûr. Comme me l’a dit Djone Smice, c’est allé trop vite.

– D’accord, je fais l’impasse sur Blind pour l’instant, on peut en reparler après si vous voulez… à un moment un peu plus avancé de la soirée, vous aviez perdu votre ami Djone Smice de vue depuis un petit moment, et il n’y avait plus grand monde qui dansait…

– Et d’ailleurs comme Spectre Noire, il ne restait plus que la barbue et moi. Comme FAUSSE Spectre Noire. Les deux fausses. Pas qu’elle. Moi aussi.

– Oui, vous aussi. Et comment ça s’est passé, l’agression de votre ami.

– Justement, je ne l’avais pas vu depuis un bon moment, je m’inquiétais. Je me suis demandé s’il ne m’avait pas plantée là. J’ai même fait un tour dehors, à la benne, pour voir si son… et oui, son véhicule était encore là.

– Dans la benne ?

– Non. À côté. La benne, c’est un repère. C’est parce que c’est plus gros que son véhicule, ça aide pour repérer.

– Et son véhicule, c’est le scooter avec les autocollants Hello Kitty dont vous nous avez parlé.

– Vous voulez que je vous le décrive, je le connais par coeur ?

– Non, vous l’avez très très très bien décrit tout à l’heure. Mais bref, votre ami n’était pas parti et vous l’avez retrouvé dans la fête.

– Oui, j’ai été bien soulagée. Il ne me laisse jamais seule habituellement. Il très gentleman. Un peu bourru… intello, on ne comprend pas toujours ce qu’il dit… Bon aussi moi, il faut dire je n’ai pas fait ses études. Mais c’est un homme droit, et il ne m’aurait jamais laissée en plan. J’étais contente de le voir, j’ai failli lui sauter au cou. Mais il est… il n’est pas tactile.

– Et vous me dites qu’il avait gardé son masque ? Son casque ?

– Oui, il ne l’enlève jamais, c’est un principe… Enfin quand on fait des bals masqués. Il est comme ça Djone, il y a des règles.

– Même pour des fêtes costumées ?

– Oui, je comprends que c’est bizarre. C’est un peu rigide, c’est ça ? Je comprends. Moi j’aime bien. C’est sûr, on ne rigole pas tous les jours avec lui. Mais il n’a qu’une parole, et il sait tellement de choses. Il s’intéresse à tout : la succion nucléaire, la géolitique… La poésie… Vous vous rendez compte ? La poésie… L’autre jour, il m’a dit un poème de Verlaine, « soleil couchant », c’était beau, je suis tombée par terre. Pour moi, Verlaine, c’était une tisane. Celle avec l’étiquette verte pendue au sachet. Mais je vous ennuie…

– Pas du tout, mademoiselle, je vous promets que vous ne m’avez pas ennuyée une seule fois depuis tout à l’heure. Au contraire. Vous êtes… mais je vous en prie, reprenons : vous vous retenez de sauter au cou de votre ami Djone qui a gardé son masque toute la soirée, mais vous êtes sûre que c’était lui ?

– Oui, j’en suis sûre, puisqu’il a gardé son masque. Il n’y a que lui qui peut garder son masque. Lui et moi. Les autres ils font ce qu’ils veulent. Moi je ne les juge pas les autres, et j’estime en retour qu’ils n’ont pas… Oh là là, Vani, Vani, Vani…

– Ce n’est rien, restons centrées et allons au bout. Vous arrivez vers votre ami et…

– Et il m’accueille à bras ouverts, ce qui venant de lui est un témoignage de je ne sais pas quoi… Il ne m’a même jamais… Enfin quand il est content de moi, quand on s’est sorti de quelque chose de vraiment difficile, et même les fois où je lui ai sauvé les miches, tout ce que j’ai eu de lui d’affectueux, d’un peu tendre, d’un peu encourageant, c’est que j’ai pu taper mon poing contre le sien. Voyez comme ça : check partenaire. Oui bien sûr vous voyez, on a tous la télé. Et c’est là que votre numéro 3 il déboule. Votre numéro 3… je parle du vieux schnock que vous m’avez fait reconnaître au milieu de tous vos jeunes, là. Oui, lui, il arrive, et ni une ni deux…

– Il n’était pas masqué ?

– Qui donc ?

– L’autre MDK, pas Djone, le numéro 3.

– Il n’y en avait que deux. Le vrai, enfin mon vrai ami Djone, et le faux, celui de la pièce d’à côté.

– Et il avait son masque ?

– Oui, ça y est je vois où vous voulez en venir… Non, c’est comme ça que j’ai su que c’était le faux. Je raconte : il arrive en courant et BAM il envoie une patate mirifique… ça se dit mirifique pour une patate ?

– Je ne sais plus.

– Une patate bien merveilleuse en tout cas. Et normalement MDK, enfin mon Djone, il n’est pas trop du genre à se laisser faire. Et comme il est fier, et que des fois je vois que ça l’énerve que je sache faire plus de choses que lui alors que c’est lui qui commande, je le laisse faire. Je ne m’en mêle pas. Je me tiens juste prête.

– Prête ?

– Oui comme ça. Enfin là, je suis assise, mais dans l’idée c’est ça, un peu kung-fu comme ça.

– D’accord, prête. Et ?

– Et là, mon Djone, c’est vrai qu’il n’avait pas tous ses trucs dans son armure… son déguisement. Mais quand même je ne l’ai pas reconnu, il a pris deux ou trois pains sans réagir, sans broncher, je me suis dit, Vani, mais il ne va se laisser rouer de coup quand même ?

– Il avait peut-être bu.

– Ah non, il ne boit jamais. De toute façon avec le masque, il ne peut pas. Enfin quand on est déguisé. Et c’est marrant, ce que vous dites… parce que l’autre par contre… Votre 3, là, alors que j’étais à deux doigts de le coller au mur, c’est une manière de parler, d’un coup il s’est mis à tituber, et à tanguer et à chercher son équilibre. C’est fou, hein ? Jamais je n’aurais pensé qu’il était saoul à la manière dont il a engagé le combat. Hé ben si. Et ça, c’est l’humain. Il y a des parts de soi qu’on n’utilise pas, mais elles sont là et elles sortent dans des moments de l’existence, des moments je ne sais pas au juste… mais visiblement, votre vieux gars tout mâché, le moment il n’a pas duré longtemps et il est redevenu un vieux mec bourré. Vous auriez vu sa gueule… la panique, mais qu’est-ce qui se passe, où suis-je, je veux mon ouinouin, on aurait dit qu’il se noyait… Ou vous savez quand vous vous asseyez sur un truc qui vous rentre un peu dans… Non, bien sûr, vous ne savez pas. Ben lui il avait une tête à savoir ces choses-là. Il me regardait comme ça, tout suppliant, il essayait  de me dire des trucs, mais il avait les lèvres toutes molles et postillonantes, je le revois : « Gueu gueu gueu », comme ça il faisait : « sp… Sp.. Sp… »

– Sp… Sp… Sp…, comme Spectre, peut-être ?

– Ah bon ? Mais comment il aurait su ? Ah oui, à cause de mon déguisement. Punaise, vous êtes forte en déduction. Mais là, on n’a pas pu savoir, de toute façon il a refait « Gueu Gueu Gueu », comme ça et puis il est tombé comme des petits pains. Comme ça, sur le dos, la bouche ouverte, les yeux grands ouverts.

– Oui, comme des petits pains quoi. Et ensuite ?

– Ensuite, il y a plein de gens qui sont arrivés, pour se mêler ou pour prêter main-forte, c’était drôle, d’ailleurs ils étaient tous habillés en superhéros et en super-vilains, mais sans les masques, et pendant un moment, je suis restée comme ça, ou quoi ou qu’est-ce, et puis il y le faux Spiderman qui a voulu prendre le pouls de votre bonhomme, et il ne savait pas y faire. Alors je l’ai fait à sa place, parce que j’ai peu de notions, mais celle-là, je l’ai.

– Et ?

– Et il était vivant. Oui bien sûr, vous le savez, il est dans la pièce d’à côté.

– Et c’est là que votre ami John Smith a disparu.

– Voilà. Il y a eu cette cohue, qui appelle les pompiers, qui essaye de mettre la personne en position de sécurité, et je lève la tête et il n’était plus là. Alors ça m’a étonnée, parce que ce n’est un rapide Djone, pas un discret. Ce n’est pas quelqu’un qui se faufile. Je suis allée voir à la salle de bain, des fois qu’il soit allé se mettre de l’eau sur la figure, ou je ne sais pas. Il y avait une fille, j’ai mis un moment à comprendre ce qu’elle faisait penchée sur lavabo. Je ne vous fais pas un dessin, samedi soir, on est jeune, on ne sait pas s’amuser, on a du malêtre à qui mieux mieux, alors la coke, bien sûr la coke. J’ai pris sur moi, je n’ai rien dit. Mais j’ai pris sur moi.

– Et John ?

– Pas de Djone, nulle part. Ni dans toute la maison, ni dans la cage d’escalier, ni dans la benne. Et en l’air rien.

– En l’air ?

– Oui, je sais, c’est bête. J’ai paniqué. Mais c’est-à-dire que ça fait peur quand même. Il a disparu et depuis j’angoisse, vous comprenez ?

– Il n’est pas dans l’avion pour New York ?

– Ah oui, si. Ouf, je respire.

– Du coup, moi aussi. C’est haletant de vous suivre. Et vous nous dites que c’est pendant que vous cherchiez votre ami partout que l’autre MDK a pris la tangente ?

– Je ne sais pas. Je n’ai pas compris la question. Je bute sur « tangente », je suis désolée.

– Bien sûr, c’est moi qui suis désolée. Je voulais dire par là que pendant que vous cherchiez votre ami, l’autre personne déguisée en MDK a disparu.

– Oui quand je suis revenue dans la fête, La Spectre barbue était là, mais lui non. Il avait encore trouvé à concentrer toute son énergie, sa volonté, pour se lever, bousculer tout le monde, et se carapater. Je peux vous dire que plus personne n’avait la tête à la fête. Surtout avec ce que Scarlet Witch a trouvé dans la chambre tout au fond. La chambre juste à côté de celle où les invités avaient posé leurs sacs et leurs vêtements. Rien que d’y penser ça me glace le sang. Et je peux vous dire que votre N°3, il a de la chance que vous l’ayez trouvé avant moi. Parce que moi, ce genre de type…

– Écoutez Mademoiselle, pour l’instant on va rester prudent, on ne sait s’il est pour quelque chose dans les ignominies dont vous avez été témoin…

– Témouine… non ? Enfin si vous parlez de moi…

– Oui Témouine, pardon.

À ce moment de l’entretien avec la demoiselle Vanina Celesti, il a fallu marquer une pause. D’abord parce qu’elle a beaucoup donné d’elle-même dans sa narration, et que l’angoisse lui a déformé presque son joli visage. Et avec sa peau de porcelaine elle pouvait sembler au bord de s’évanouir. Le lieutenant Houard, qui saisissait le procès-verbal de l’audition, s’est levé pour remplir un grand gobelet à la fontaine à eau. La gêne a pris toutes ses aises dans ce moment de pause et de silence, et le commandant Cellor en a même été incapable de lever son nez de ses feuillets de notes. Ce n’est pas compliqué de comprendre que la petite demoiselle Celesti a outrageusement menti, mais que ce qu’elle raconte est vrai quand même. Elle cache quelque chose, et ce qu’elle cache concerne ce fameux Djone Smice qui est en vol vers New York mon œil, parce qu’elle doit cacher la nature de sa relation avec lui. Gros comme une maison, c’est son amant, et le monsieur est marié, ou c’est son patron, ou c’est un homme célèbre, ou tout ça à la fois. Quoi qu’il en soit, ce Djone Smice, il faut l’identifier et l’entendre. Et la Miss Celesti, il faut la confronter. Et c’est cruel, parce qu’elle s’est donné un mal de chien pour faire tenir un bobard rocambolesque avec zéro moyen pour le mensonge, et qu’elle n’a pas menti sur le déroulé de la soirée, et sur la probable implication de Jean-George Rodriguez dans les horreurs qui se sont passées en marge de cette fête.

Le gars Jean-Jo ne lui inspire rien de bon, avec sa tête de prof de sport et de chanteur à gourmette. Et puis il prend les choses à la blague, et feint l’amnésie. Il n’y a pas pire que les pervers : ils ont l’impossibilité foncière de se regarder en face, de se confronter à leur ignominie. Il y a juste un truc qui coince.

Comments

No comments yet. Why don’t you start the discussion?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.