Au sillage des camions poubelles
Astreint quelque fois au sillage clignotant
Des camions poubelles, obligé au pas derrière,
J’en profite pour faire bruire la lumière
Dans mon trousseau de clés et dans un mouvement
Pendulaire. La P’tite fille, dix ans, peut-être
Douze, assise à ma droite, s’éberlue encore
Plus que d’ordinaire – elle louche un peu et sort
Sa langue – et les han han qu’elle continue d’émettre
Sont un peu plus le signe, ou un peu moins l’élan,
De sa tendance à buter ses sens en avant,
Avec son torse pour s’assurer un couloir
Familier, une voûte pour tenir l’entour
A distance et son monde en dedans… Mais toujours
Ses yeux qui rendent ombre et lueur aux gyrophares.